Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Science-Fiction, #Irving S. Yeaworth Jr., #Russell S. Doughten Jr.
Danger planétaire (The Blob - Irving S. Yeaworth Jr. & Russell S. Doughten Jr., 1958)

Juillet 1957 (1).

Un vendredi soir comme les autres dans une petite ville américaine.

Les jeunes gens vont s’amuser – cinéma, surprise-party – ou vont s’embrasser dans des coins plus retirés, pendant que les adultes se préparent à un week-end reposant.

Ou pas. Le docteur Hallen (Stephen Chase) doit aller à une conférence, par exemple. Mais tous les plans seront annulés suite à la chute d’un objet volant pas très identifié : une sphère, sorte de lune miniature (de la taille d’une main) dans laquelle se trouve une drôle de chose. C’est mou et visqueux et ça se fixe sur le bras d’un vieil homme (Olin Howland). Ce vieil homme va rencontrer Steve Andrews (Steve McQueen) qui est en goguette avec Jane Martin (Aneta Corsaut). Ils vont l’emmener chez le docteur Hallen. Mais le chose est dangereuse : après avoir avalé le vieil homme, elle ingurgite le docteur (après son assistante), sous les yeux de Steve. Malheureusement, la police ne veut pas le croire.

Et la chose – ce blob – grossit. Et tue.

 

Véritable produit des années 1950, ce Blob est avant tout un film mineur mais il est surtout l’occasion de voir Steve McQueen dans son premier grand rôle : avant cela, il ne tenait pas le haut de l’affiche. Bien sûr, le début nous ramène à Rebel without a Cause, avec ces jeunes gens qui ne sont pas toujours bien sérieux quand arrive le vendredi soir : avec une course de voitures qui prend le contre-pied de celle de Nicholas Ray : pas de mort, et en plus, c’est en marche arrière… Mais à nouveau, on retrouve le conflit de générations, larvé tout au plus puisque de toute façon, la relation entre les parents et les enfants n’est pas le cœur de l’intrigue.

 

Le cœur de l’intrigue est donc visqueux et mou, comme cette espèce de drôlerie qui se vendait dans les années 1980 et qui répondait au doux nom de Slime… C’est bien entendu peu ragoûtant et ça pourrait presque faire peur, si ça n’avait pas en outre un aspect un tantinet ridicule : difficile de croire à cette histoire de boule gluante, et ce malgré la présence de Steve McQueen. Mais on y trouve tout de même quelques éléments intéressants, et en particulier l’apparence de cette créature qui vient de l’espace. Pour une fois (la première ?) l’extra-terrestre n’est pas humanoïde et possède de ce fait un aspect terrifiant (enfin si on veut) dû l’étrangeté de sa texture. Et Daniel Espinosa reprendra ce même genre de créature dans Life, près de soixante ans plus tard, à un détail près tout de même, la dangerosité l’agressivité autrement plus élevées de son élément.

 

Mais nous sommes aux Etats-Unis, et dans les années 1950, et on ne peut pas négliger cette période : la Guerre Froide. Si les relations se sont un brin améliorées depuis la mort de Staline (1953), ce n’est pas encore la Détente, et le communisme reste une menace constante pour les Américains. De ce fait, la couleur rouge de plus en plus foncée à mesure que le péril augmente (comme le nombre de personnes avalées) n’est pas un hasard. On peut même voir une allégorie dans ce film à propos des relations avec l’URSS : le monstre, contenu par le froid, reste tout de même une menace et le dernier plan joue sur cette ambiguïté. Mais ce monstre, qui représente le communisme est comme un feu de braises : il suffit de souffler dessus pour e ranimer : c’est ce qui va se passer l’année suivante avec la prise de contrôle de Cuba par Fidel Castro et son équipe de Barbudos, avec en point de mire la crise des missiles (1962).

Comme quoi…

 

Reste un film malgré tout plaisant, l’occasion de voir Steve McQueen à ses débuts, pas encore l’acteur cool que nous connaissons, mais tout de même déjà impressionnant. Et, à l’instar de Vincent Price pour la chanson Thriller, McQueen est passé à côté d’un gros paquet d’argent en voulant un cachet fixe (3 000 $) plutôt qu’un moindre (2 500 $) avec 10 % d’intérêt sur les recettes : le film a fait 4 000 000 de dollars, pour une mise de fonds allant de 110 000 à 240 000 (2).

Tant pis pour lui.

 

  1. Un calendrier dans le poste de police nous l’indique.
  2. Les sources divergent...
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog