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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Buster Keaton, #Edward Sedgwick, #Muet, #Comédie

A New York, Buster fait des portraits minutes pour les passants.

Alors qu’il prend un type en photo, une grande cérémonie intervient avec défilé et papiers qui volent. Le genre de réception qui fut réservé à Tintin, à la fin de l’album en Amérique.

A cette occasion, il se retrouve pressé contre Sally, secrétaire aux MGM News.

Enivré de son parfum, il lui propose un portrait… Mais elle s’en va le laissant avec ses photos.

La visitant à son travail, il décide de devenir caméraman. Surtout pour pouvoir la côtoyer…

Mais être caméraman n’est pas un métier qui s’improvise. Tout d’abord, ça coûte cher. Une fois le modèle de base (en occasion !) acheté, il filme tout ce qu’il trouve intéressant.

Ensuite, le problème, c’est qu’il faut toujours tourner la manivelle dans le même sens.

Ca nous permet un magnifique court métrage dans le film, où Buster nous gratifie d’une séquence dans un sens puis dans l’autre, d’une superposition rue/cuirassé, et enfin d’une dernière séquence diffusée simultanément dans quatre secteurs. Bien entendu, c’est un fiasco et il est éconduit par le patron des informations.

Et pourtant…

Pourtant, s’il ne s’était agi que de tourner la manivelle dans un sens puis dans l’autre, je ne pense pas qu’on aurait obtenu le même résultat…

Pourtant, Sally l’encourage à persévérer. Elle accepte même de sortir se promener avec lui. Mais comme tout ce qu’il entreprend depuis le début, ça ne se termine pas comme escompté.

Elle va alors lui laisser une dernière chance.

Vous imaginez aisément comment ça va se conclure…

Voici un film qui annonce la fin du muet. Le Chanteur de Jazz est sorti, relançant la Warner. Keaton sort son avant-dernier film muet : c’est le chant du cygne.

Il y a beaucoup de mélancolie, voire de tristesse dans l’histoire de ce caméraman timide. Tout ce qu’il entreprend tombe à l’eau, même sa promise… Quand tout est terminé, qu’il a revendu se caméra et qu’il retourne à ses portraits minutes, il rate même ses adieux. La pellicule envoyée ne se révèle pas ce qu’il imaginait. Même sa sortie, il la rate : il est engagé !

Malgré tout, ce film nous offre des scènes inoubliables : les escaliers, la cabine de bain, la guerre des Tongs…

Mais ce que Keaton réussit à faire, c’est montrer l’envers du décor des reportages. Il va même jusqu’à arranger les combats entre les Chinois ! [Comme si c’était la pratique…]

Il n’empêche qu’il nous donne une belle leçon de reportage, filmant malgré tout au plus près !

Mais c’est le chant du cygne. Keaton aura de moins en moins sa place dans le cinéma, hélas. La scène finale de célébration peut sembler prémonitoire. On termine là où on a commencé, pendant une grande fête municipale à portée (inter)nationale. Mais cette célébration n’est pas destinée à son personnage comme celui-ci le croit. C’est Lindbergh qui est revenu et célébré par New York après son vol transatlantique ! Cette fin en demi-teinte atténuant le retournement de toute dernière minute du film…

Le film suivant de Keaton sera son dernier muet : Spite Marriage (Le Figurant), où la tristesse s’installera encore plus.

Tout ceci ne nous empêche pas malgré tout de rire de bon cœur aux trouvailles de celui qui fut l’un des grands maîtres du burlesque.

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