Avant Annabelle, donc, il y avait déjà Annabelle. C’est elle qui ouvre le film, dans une histoire à vous dresser les cheveux sur la tête : deux jeunes femmes ont autorisé sa possession spirituelle. Depuis, c’est un enfer qu’elles vivent.
Heureusement, Ed (Patrick Wilson) et Lorraine Warren (Vera Farmiga) sont intervenus pour les débarrasser de cette poupée maléfique.
Mais une autre tâche attend ce couple hors du commun : la maison des Perron.
Roger (Ron Livingston), Carolyn (Lili Taylor) et leurs cinq filles viennent d’emménager dans une maison isolée du Rhode Island. Ce sont des gens tout ce qu’il y a d’ordinaire, comme toujours. Par contre, la maison l’est beaucoup moins : une entité y séjourne, faisant de ce foyer (doux foyer…) un véritable enfer. Normal, elle en vient. Elle s’appelle Bathsheba (Bethsabée), et n’a absolument rien à voir avec celle du roi David…
Il y a eu l’Exorciste, puis Amityville : La Maison du diable, Evil Dead, et toute cette sorte de choses. Alors oubliez tout ce que vous avez vu et plongez-vous dans les dossiers du couple Warren. Enfin surtout celui qui concerne cette famille américaine. C’est absolument magnifique. Certes, ce n’est pas pour tous publics, mais si, comme moi, vous aimez frissonner de temps en temps, vous allez être servi(e) !
Nous avons la maison isolée d’Evil Dead, elle est habitée par une créature démoniaque comme dans Amityville, et nous avons droit à un exorcisme de toute beauté, pratiqué – pour la première fois – par Ed, faute de temps avant l’arrivée du père Gordon (Steve Coutler), le seul habilité dans ce domaine.
Et comme nous sommes dans l’ère numérique, les effets spéciaux sont encore plus époustouflants, donnant à ce film une qualité supérieure pas très loin derrière celle du film de Friedkin…
Il faut dire que James Wan est dans son élément (pas aquatique…), lui qui a lancé la phénoménale série des films Saw… Mais alors que le sang y était omniprésent, nous en avons beaucoup moins ici. De toute façon, pas besoin d’hémoglobine pour faire frissonner son public, ce qu’il réussit fort bien. Bien sûr, le choix d’une telle maison nous nous indique tout de suite que des choses peu naturelles vont s’y passer. Mais, et c’est là qu’est le talent de ce réalisateur, il réussit malgré tout à nous surprendre, et même nous faire sourire (1) !
Et surtout, il n’a pas une bande d’adolescents désœuvrés qui passent leur temps à se séparer au lieu de rester groupés pour affronter ensemble le Mal(éfice). (2)
Par contre, l’utilisation des différentes portes est toujours très pertinente, et avec la musique (angoissante, évidemment !) de Joseph Bishara, cela devient grandiose. Surtout que l’absence de musique joue son rôle à fond, avant les cris perçants attendus. Attendus mais là encore très bine placés !
Seul l’exorcisme n’atteint pas le haut niveau du reste : difficile de faire mieux que Friedkin. D’ailleurs, il ne dure pas trop longtemps et ne nous fait pas oublier pour autant le reste. Il est là parce qu’inévitable dans l’intrigue.
Pour le reste, les interprètes sont réellement à la hauteur de l’enjeu, les Warren, bien sûr, mais surtout Lily Taylor, elle aussi une habituée du genre. Même les cinq (jeunes) filles de la maison sont impeccables, dans cette histoire qui ne semble pourtant pas de leur âge ! Surtout April (Kyla Deaver), la plus jeune, qui a un rôle assez intéressant, et permet )à Wan de jouer avec les nerfs du spectateur. De toute façon, comme il le fait à longueur de film…
Pas sûre que la petite Kyla l’ait vu à sa sortie…
Au fait, vous avez repéré la véritable Lorraine Warren (86 ans quand le film sort) ?
PS : quand la famille Perron s’installe dans sa nouvelle maison, nous avons droit à la chanson Time of the Season, écrite et interprétée par… The Zombies ! Ca ne s’invente pas... Ca se provoque !
- Un petit peu de détente ne nuit pas… Surtout dans une telle intrigue !