Batman, deuxième partie.
Un changement tout d’abord : Katie Holmes a laissé sa place à Maggie Gyllenhaal (la sœur de Jake) pour jouer Rachel Dawes.
Pour le reste, on continue – presque – là où s’était terminé Batman begins.
Christian Bale est toujours Wayne/Batman, Michael Caine Alfred, Morgan Freeman Lucius et Gary « Sirius Black » Oldman reprend le rôle du policier Jim Gordon.
Et aux manettes, encore une fois, Christopher Nolan.
La dernière fois (en 2005), on posait des jalons, on plantait le décor. Et, bien entendu, on avait droit à un appel pour un deuxième épisode : la carte du Joker.
Alors, le Joker est là. C’est (le regretté) Heath Ledger, méconnaissable (normal, il est maquillé) qui interprète là certainement l’un des pires méchants du cinéma du XXIème siècle. Il est dingue, calculateur, froid et inquiétant. Comme Batman est un super héros, il lui fallait un super méchant. Pas étonnant que Ledger ait obtenu l’Oscar : ses gestes, sa diction et son attitudes contribuent à créer l’un des plus grands dangers de Batman. Même Jared Leto, dans Suicide Squad n’arrive pas à égaler cette performance. C’est un personnage qui vient de nulle part : pas de passé, ou alors des versions différentes pour expliquer ses cicatrices. C’est avant tout un dément, avec donc une logique imparable. Et pour souligner le dérangement de l’esprit du Joker, Nolan utilise une caméra en mouvement circulaire, dont l’impression de tourbillon gagne le spectateur.
L’autre nouveau personnage, c’est Harvey « Double Face » Dent (Aaron Eckhart). Là encore, c’est son côté double (« Two-Face » en vo) est souligné par un objet : la pièce à double face, élément récurrent du procureur, qui se noircit en même temps qu’une partie de son visage. Un beau rendu.
Pour le reste, c’est solide et efficace, avec un casse (du siècle ou presque) pour commencer, et un combat de titans (ou presque, là encore). Et entre les deux ? Un super héros qui doute, dans une intrigue aussi noire que l’âme du Joker. Doit-il continuer ? Doit-il faire tomber le masque ?
Un regret tout de même : une utilisation de Michael Caine et Morgan Freeman un peu moindre. Il fallait choisir entre les adjuvants (Alfred, Lucius) et l’opposant, ce fut ce dernier qui l’emporta, pour une création assez époustouflante.
Le tout, dans le sérieux habituel de DC Comics, mis à part quelques réflexions d’Alfred et des explosifs qui ne se déclenchent pas au bon moment. En effet, dans l’histoire, mais surtout dans le tournage de la scène, les explosifs ne se sont pas déclenchés tout de suite, amenant une petite improvisation de Heath Ledger, qui, au final, sera véritablement surpris par l’explosion !