Une équipe de rêve (1) : Billy Caufield (Michael Keaton), mythomane aux tendances à la violence ; Henry Sikorsky (Christopher Lloyd), schizophrène mâtiné paranoïaque) ; Albert Ianuzzi (Stephen Furst), incapable de parler aux autres ; et Jack McDermott (Peter Boyle), réincarnation du Messie…
Bref, cette journée de fous s’annonce prometteuse.
Et le contrat est rempli : ces quatre dingos, chacun dans sa spécialité, sont magnifiques. S’ils sont de doux dingues – sauf Billy, bien sûr – ils n’en demeurent pas moins humains et ont tout de même de très beaux moments de lucidité dans leurs délires.
Le docteur Weitzman (Dennis Boutsikaris) a décidé d’emmener ces quatre personnages à New York, voir un match de baseball. Malheureusement, il est agressé et les quatre protagonistes se retrouvent livrés à eux-mêmes, dans une ville qui est certainement plus folle qu’eux.
Ajouter à cela un couple de policier (James Remar & Philip Bosco) qui n’a qu’ne idée en tête : éliminer le docteur qui a été le témoin d’une exécution perpétrée par ces mêmes policiers.
Au final, une situation inextricable pour des gens normaux dans des conditions normales, alors avec des « fous »…
Howard Zieff nous propose ici une comédie « débridée » (2) où sa bande des quatre est formidable, la névrose de chacun d’eux amenant une complémentarité judicieuse, ou au final chacun tire son épingle du jeu.
Si Billy est violent et mythomane, il nous apparaît tout de même comme le plus « normal » des quatre, ayant tout de même quelques rechutes spectaculaires.
Christopher Lloyd, pour sa part, retrouve une hôpital psychiatrique près de 15 ans après Vol au-dessus d’un Nid de coucous, dans un rôle où son personnage, s’il n’est pas bien équilibré, reste tout de même très sobre, et la séquence où il retrouve sa femme et sa fille est empreinte d’une émotion particulière, en total décalage avec cet homme obnubilé par l’ordre et le règlement. Son premier contact physique avec sa fille faisant tout de même ressortir sa maladie.
Peter Boyle est grandiose d’une mégalomanie poussée à son paroxysme : il n’est rien moins que le « Fils de Dieu » avec toutefois quelques tendances à l’effeuillage, autre source de comique.
Stephen Furst enfin est certainement le personnage le plus réussi des quatre de par son manque de communication vers les autres : il ne prononce que des phrases ou des bouts de phrases qu’il a entendu à la télévision. Sa première apparition ne laissant pas voir tout de suite ses problèmes : il chante l’hymne national – jusque là, rien de bien méchant – mais, quand ensuite il se contente de répéter ce qu’il entend, on se rend compte de son état, amenant un rôle qui est la plupart du temps muet, lui permettant quasiment tout le temps d’exprimer ses sentiments ou ses envies exclusivement avec son visage.
Si Dennis Boutsirakis n’apparaît que très peu dans le film, son personnage de psychiatre est tout de même bien rendu : c’est un personnage qui sort de la pratique traditionnelle, estimant que c’est en sortant ses patients de leur cadre – avant tout sécurisant – qu’il pourra les réinsérer plus facilement dans la société.
Sa façon d’annoncer l’accord pour leur sortie à chacun d’entre eux est certainement l’une de ses plus belles interventions, prenant le temps de s’adresser à chacun en tenant compte de sa maladie. Subtil.
Le cocktail est savamment mélangé et on y croit à cette équipe de branquignols qui va, le temps d’une excursion, se sortir d’une situation franchement improbable, épaulés par la belle Riley (Lorraine Bracco), ex et future petite amie de Billy.
Alors oui, l’intrigue paraît improbable, mais je vous rappelle deux choses :
- nous sommes au cinéma alors tout est permis ;
- l’action se passe à New York, où, on le sait bien, tout peut arriver !
- Le titre original
- Pour une fois, le terme est adéquat