On prend les mêmes, et on recommence.
Après une séquence d’ouverture – et de libération – l’équipe de Barney Ross (Sylvester Stallone) retourne au boulot : récupérer la carte d’un dépôt de plutonium. Rien que de très classique, en somme.
Bien entendu, il y a de l’opposition qui s’exprime à travers un groupe armé marginal, les Sangs (prononcer le g) menés par un chef impitoyable – bien évidemment – le terrible Vilain (Jean-Claude Van Damme) qui porte très bien son nom.
Après les Antilles, nous nous retrouvons en Europe centrale, où la guerre civile fait rage, ce qui permet de développer l’intrigue sans réel souci. C’est donc une débauche de flingage en règle avec tout de même quelques éléments plaisants dans la lignée de l’épisode précédent. Cette fois-ci, Arnold Schwarzenegger (Trench) a un rôle significatif, mais surtout des références : Terminator, bien sûr, mais pas que. Il faut dire que la présence de Bruce Willis (Church) est propice à d’autres ouvertures. Et puis surtout, il y a le guerrier solitaire qui apparaît aux accents de la musique d’Ennio Morricone (1) : Booker (Chuck Norris). C’était celui qui manquait dans ce défilé de gros bras ! Et les scénaristes ne s’y trompent pas quand ils l’introduisent dans cette saga : Chuck Norris s’amuse de son personnage, sans pour autant oublier de montrer qu’il est le plus fort !
Bref, on s’amuse à nouveau, même sin on peut regretter le recentrage de l’intrigue autour de l’action elle-même. La dimension presque philosophique inhérente au personnage de Tool (Mickey O’Rourke) manque, et le contexte – succinct – qui entourait les personnages n’est pas repris. Seul véritable élément personnel (d’une certaine façon) que vit chacun des éléments de ce groupe d’élite, la mort de Billy (Liam Hemsworth, le frère de Thor), causée par l’inévitable méchant : c’est un choc pour ces hommes, malgré leur constante intimité avec la mort. Il faut dire aussi que c’est le plus jeune membre du groupe, appelé à un avenir plus conventionnel.
Mais Simon West ne leur (et nous) laisse pas le temps de s’apitoyer, relançant la machine guerrière vers l’issue prévisible et attendue : la mort du méchant ! Et Simon West s’y connaît dans ce genre, ce qui explique peut-être aussi les réserves exprimées ci-dessus. C’est efficace, spectaculaire, mais on reste sur sa faim face à cette débauche guerrière, et ce malgré les quelques moments à portée comique exposés précédemment.
Et les femmes ? La dernière fois, il n’y en avait qu’une qui avait la prédominance. C’est aussi le cas ici, avec Maggie Chang (Yu Nan), combattante qui fait oublier la faible présence de Jet Li (Yin Yang). Mais si sa participation est pertinente, elle reste tout de même plutôt anecdotique, confirmant le précepte (indicible) que les Expendables sont avant tout des hommes et que les femmes n’ont pas vraiment leur place auprès d’eux (si ce n’est dans leur cœur, et encore !).
Quant aux villageoises qui accueillent nos héros, elles semblent plus là pour donner une sorte de cachet authentique à l’intrigue, parce que je pense tout de même que si elles n’étaient pas là, cela ne changerait pas grand-chose !
Au final, les méchants sont châtiés et chacun repart (presque) de son côté, mais il manque tout de même une partie de la fraîcheur du premier opus. Après, si on a passé un bon moment…