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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Rex Ingram, #Rudolph Valentino, #Drame
Les quatre Cavaliers de l'Apocalypse (The four Horsemen of the Apocalypse - Rex Ingram, 1921)

La conquête, la guerre, la pestilence et la mort.

Tels sont ces quatre cavaliers qui sèment la désolation partout où ils passent.

Tout commence dans une hacienda d’Amérique du Sud, dirigée par Madariaga (Pomeroy Cannon). C’est un patron aimé, mais surtout craint.

Il a deux filles qui ont épousé deux hommes très différents : l’une un allemand, von Hartrott(Alan Hale), l’autre un Français, Desnoyers (Josef Swickard). L’Allemand n’a pas la préférence, et le jour où le couple français a un fils, Madariaga est aux anges : voilà – enfin – son héritier, Julio (Rudolph Valentino).
Cet héritier grandit et devient l’un des plus grands danseurs de tango du pays. Mais il doit retourner au pays de son père, où, sous des dehors d’artiste, il s’adonne à une vie oisive.

Et puis un jour, c’est la rencontre de trop : Marguerite Laurier (la belle Alice Terry), mariée trop tôt à un ami de Desnoyers.

C’est tout de suite la grande passion entre Marguerite et Julio, au grand dam du mari.

Mais, alors que tout semble se régler pour les deux amants (divorce en cours, réunion prochaine), François Ferdinand est assassiné. La guerre éclate, annonçant l'arrivée prochaine des quatre cavaliers.

Même si la guerre occupe la deuxième moitié du film, il s'agit d'une histoire d'amour impossible. Impossible du fait des circonstances et surtout de la morale (l'action se passe en 1914 !). Mais (mal)heureusement, la guerre arrange tout. Parfois même définitivement.

Alors parlons de la guerre. Rex Ingram nous fait un portrait fidèle de cette guerre que les Américains n'ont connu que sur la fin : Julio est un Poilu (il n'est pas rasé quand son père vient le voir) ; les soldats se grattent la tête (poux) mais aussi le dos (puces) ; la solidarité bat son plein (Julio partage tous ses paquets) ; et puis on assiste à une (courte) vie dans les tranchées.

L'autre versant de la guerre, c'est l'occupation. Le château de Desnoyers doit accueillir des Allemands qui se comportent comme seuls savent le faire les vainqueurs dans un territoire conquis. Ce sont des brutes avinées dont le lieutenant-colonel von Richthosen est un magnifique spécimen, joué par l'incomparable Wallace Beery, absolument pas en subtilité. Un vrai Teuton, barbare à souhait.

Mais si la guerre va régler certains points, elle en soulève d'autres : Julio s'engage du côté français, certes, mais ses cousins sont en face. Et le devoir oblige à tirer.

Rassurez-vous, il n'y aura pas de cas de conscience. Ce seront des bons petits soldats.

Au-delà de cette histoire faussement scandaleuse (finalement, la morale est sauve), nous assistons à la naissance d'un mythe : Rudolph Valentino.

Il est Julio, cet Argentin arrogant, sûr de lui, séducteur. Un tantinet horripilant, même. Mais quand il se met à danser le tango avec Beatrice Dominguez, on passe dans une autre dimension. Alors que le premier couple nous sert un tango conventionnel, voire prude, dès que Valentino dirige, un grand souffle de sensualité se lève sur l'écran. Il est irrésistible.

Pourtant, malgré ce rôle de tombeur absolu, en rencontrant la belle Marguerite, il nous montre qu'il peut aussi être l'homme d'une seule femme, allant jusqu'à s'engager dans la guerre afin de ne plus souffrir de leur séparation.

Bref, un grand acteur est né, dont l'aura survivra à sa mort prématurée cinq ans plus tard.

 

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