Un an après Les trois Mousquetaires, Richard Lester, comme annoncé à la fin du film précédent, revient avec ses quatre mousquetaires (le titre original), et conclut l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas.
Et si la première partie était assez fidèle au roman, cette suite ne l’est pas moins, même si les lecteurs scrupuleux – il y en a – peuvent lever le sourcil à certains moments. Ma réponse est la même que celle de mon très cher ami le professeur Allen John : nous sommes ici au cinéma.
Reprenons.
Suite à l’affaire des ferrets, D’Artagnan (Michael York) est devenu mousquetaire à plein temps, pendant que Richelieu fait la guerre aux protestants à La Rochelle (1). Bien sûr, notre quatuor participe à cette « christianisation » , ce qui nous donne une belle séquence de petit déjeuner batailleur.
Mais le personnage principal de cet épisode, c’est bien entendu Milady (Faye Dunaway), la méchante en titre et qui remplit toujours aussi magnifiquement son rôle. Nous allons alors assister à sa vengeance, qui doit éliminer D’Artagnan et Constance Bonacieux (Raquel Welch). Et heureusement pour nous – et de toute façon, c’est aussi dans le roman – elle n’y parviendra pas complètement.
La force de ce film – outre sa fidélité à l’original, c’est que les deux parties furent tournées dans le même temps, profitant alors d’une disponibilité et surtout d’un état d’esprit qu’on ne peut pas toujours quand quelques années se passent entre deux opus (opi ?).
Mais tout de même : on a beau être au cinéma, faire mourir Rochefort est une erreur, surtout quand on a l’intention de faire un troisième volet (2).
Pour le reste, on retrouve les mêmes ressorts et autres ficelles qui en font un divertissement agréable, même si on peut regretter que l’humour de la première partie a une part moins importante.
Quoi qu’il en soit, la distribution tient ses promesses et dans cette aventure D’Artagnan, qui fut le personnage central de la partie, s’efface au profit d’Athos (Oliver Reed) qui, une fois sa véritable identité révélée aura la dignité de son rang, allant même jusqu’à menacer D’Artagnan en cas de divergence avec lui.
Bref, une suite en dessous de la première partie, comme cela est – hélas – bien souvent le cas.
- Et ce malgré la politique du propre père du roi Louis XIII (Jean-Pierre Cassel, qui ne fait qu’une brève apparition) : notre bon roi Henri IV.
- Rochefort apparaît dans Vingt Ans après, et nous assistons alors à une relation curieuse entre D’Artagnan – qui le tuera à ce moment-là – mais n’en aura pas moins de respect pour cet homme. (Re)lisez la mort de Rochefort pour vous en convaincre.