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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Western, #Allan Dwan, #Douglas Fairbanks, #Victor Fleming
Paria de la Vie (The good Bad-Man - Allan Dwan, 1916)

Passin’ Through (Douglas Fairbanks) est un bandit singulier.

Un jour il attaque un train d’or et repart avec la poinçonneuse du contrôleur ; un autre, il vole des victuailles dans une épicerie qu’il va ensuite offrir à un jeune garçon orphelin ; etc.

On pourrait continuer à raconter longtemps les exploits de Passin’ Through (1), s’il n’était pas recherché par le marshall Bob Evans (Pomeroy Canon) : voler des victuailles, même pour une raison noble reste un délit.

Un jour, il fait la connaissance de la jeune et jolie Sarah May (Bessie Love), qui vit près du repaire de l’infâme Bud «  The Wolf » Frazer. Ce dernier a l’intention d’épouser la jeune fille, et ne voit pas d’un bon œil le rapprochement entre ce bandit de passage et celle qu’il s’est promise.

 

Avec ce film, c’est un tandem qui se reforme et se retrouvera dans quelques autres films : Douglas Fairbanks et Allan Dwan. Fairbanks en est encore à ses débuts de star de cinéma, alors que Dwan n’est pas à son premier film, ayant commencé à réaliser cinq ans plus tôt, dont beaucoup de courts-métrages, ce qui fait une somme vu qu’à cet époque, les tournages étaient plutôt rapides.

Ce film est aussi la première incursion de Fairbanks dans l’écriture puisque l’intertitre de présentation nous apprend qu’il a conçu cette histoire.

On peut alors comprendre pourquoi le scénario est un tantinet bancale, passant d’une situation absurde – le bandit qui vole les commissions ou une poinçonneuse (et d’autres choses) – à une sombre histoire de vengeance.

On retrouve dans cette première partie ce qui fera le sel de son premier film en tant que réalisateur, l’inoubliable Mystery of the leaping Fish (qui sort à peine deux mois plus tard) dans lequel on retrouve la belle Bessie qui n’a encore que 17 ans (2).

 

J’aurais tendance à dire que ce film est un premier jet si on le compare avec la collaboration future entre Fairbanks et Dwan. Le scénario pêche, comme je l’ai dit, mais sa première partie est tout à fait dans le ton des futures comédies dans lequel Douglas F. va exceller. De plus, on y voit une volonté de chevauchée avec l’indispensable bond pour se mettre en selle comme on le verra souvent par la suite.

En outre, derrière la caméra se trouve un jeune homme qui va lui aussi aller loin (mais malheureusement pas assez longtemps) : Victor Fleming, qui a alors 25 ans. (3)

A ces prises de vue audacieuses (de jolis plans rapprochés voire gros), ajoutez un montage dynamique qui amène une tension indispensable au film et son intrigue, et vous avez un film qui n’est au final pas si mineur que ça.

 

Une de ces curiosités comme on en trouvait beaucoup dans ce cinéma américain des années 1910s où l’expérimentation était aussi importante que le reste, où chacun essayait de maîtriser ce qui allait véritablement devenir un art et qui va toujours se perfectionner jusqu’à l’arrivée du parlant, une dizaine d’années plus tard.

Mal(?)heureusement, il ne s’agit pas de la copie originale de 1916, amis d’une restauration d’après la version qui fut reprise, avec de nouveaux intertitres, dont une copie subsiste à la Cinémathèque française.

 

A voir, donc.

 

PS : on n’échappe malheureusement pas au « mauvais Indien » qui tente d’abuser de la jeune fille. Heureusement, elle est sauvée par notre héros.

Ce stéréotype raciste aura la vie dure, hélas ! Et ce malgré The Half-Breed qui sortira le 30 juillet de cette même année. 

 

  1. Littéralement : « qui passe à travers », un nom pertinent pour un bandit qui ne se fait jamais attraper.
  2. Elle aura 18 ans le 10 septembre.
  3. C’est Douglas Fairbanks l’aîné de tous ces jeunes gens, il va sur 33 ans et Dwan en a 31. A noter la présence du « vétéran » Sam de Grasse (40 ans) qui tournera lui aussi plusieurs fois avec Fairbanks et/ou Dwan.

 

 

 

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