Karen White (Dee Wallace) a vécu une expérience traumatisante: sa rencontre avec le tueur en série Eddie Quist (Robert Picardo) s’est terminé par la mort de ce dernier, tué par un policier alors qu’il tentait d’agresser la jeune femme.
Choquée, elle est envoyée à la Colonie du Dr. Waggner (Patrick Mcnee), afin de soigner ses nerfs et retrouver une vie normale. Les différents résidents ont quelque chose d’étrange, et surtout, on entend des hurlements la nuit : de ceux qui ont un très (trop ?) lointain rapport avec ceux d’un chien.
Il faut dire que cette colonie est très particulière : chacun de ses occupants n’est rien d’autre qu’un loup-garou.
Pendant ce temps, en ville, le corps d’Eddie Quist a disparu…
Retour à l’horreur pour Joe Dante après sa contribution (non créditée) dans Rock’n’roll high School. Et encore une fois, il nous montre qu’il connaît son sujet, réalisant un film qui restera dans les mémoires, maîtrisant avec brio cette histoire de transformation particulière. Il faut croire d’ailleurs que 1981 fut une grande année pour les loups-garous puisque John Landis (autre grand réalisateur) a sorti quelques mois plus tard son Loup-Garou de Londres, lui aussi resté dans les annales (certains le préfèrent). Mais restons avec Dante.
C’est encore une fois un film fantastique à tout point de vue, que ce soit le genre ou la façon de le qualifier. Dante a bien compris comment fonctionnait les films d’horreur et il s’en donne à cœur joie : on tremble et on sursaute, à des moments bien précis et balisés, soutenus par une musique adéquate signée, encore une fois, Pino Donaggio.
Certes, on n’échappe pas à quelques scènes un tantinet racoleuses offrant quelques jeunes femmes nues, dont la belle Elisabeth Brooks (Marsha Quist)qui ne s’attendait pas à ce que sa nudité soit autant révélée : Dante lui avait annoncé qu’il y aurait de la fumée pour voiler son intimité… Eton remarque que la séquence qui la voit faire l’amour avec Bill Neill (Christopher Stone, qui épousera après le film Dee Wallace) est l’une des rares qui se passe la nuit sans quelque brume…Mais encore une fois, passons.
Et venons-en au sujet en lui-même : les loups-garous.
Bien entendu, la grande référence du film est celui de Waggner (1941) qui donnera son nom au personnage (1) de Patrick Mcnee), où Lon Chaney Jr. tait la seule victime de lycanthropie. Ici, les hommes-loups sont nombreux et surtout très réussis ! Il faut dire que le maquillage de Rob Bottin est absolument extraordinaire. Quant aux effets spéciaux, ils sont époustouflants, et ce quinze ans (environ) avant l’explosion numérique de la décennie suivantes. Nous sommes bien loin des transformations du même Lon Chaney Jr. quarante ans plus tôt !
Bref, un film qui se laisse voir et revoir avec beaucoup de plaisir, avec un sourire en coin. On y retrouve quelques visages rencontrés dans plusieurs films de Dante : outre Robert Picardo, on reconnaît Kevin McCarthy (Fred Francis) et l'inévitable Dick Miller (Walter Paisley)… Sans oublier le plaisir de revoir le grand John Carradine (Erle Kenton).
- Le scénario de John Sayles (qui apparaît dans le film : il travaille à la morgue) et Terence H. Winkless reprend d’autres noms de réalisateurs de cinéma d’horreur antérieurs : cherchez-les...