Un braquage pendant un ouragan.
En voilà une bonne idée !
On ajoute à la panique un aspect opportuniste franchement immoral très prometteur.
Mais, là encore, les limites sont atteintes et ce qui aurait pu être une vraie bonne idée se transforme en baudruche, se dégonflant progressivement alors que le cyclone lui, gagne en intensité.
Mais reprenons.
Tout commence en 1991, pendant le cyclone Andrew. Les enfants Rutledge voient leur père écrasé par un réservoir au plus fort de la tempête.
Vingt-cinq ans plus tard, on retrouve ces mêmes enfants – adultes, bien sûr – à l’approche d’une nouvelle tempête exceptionnelle (1).
Dans le même temps, un convoi de billets usagers arrive au centre de destruction de Gulfport (Alabama).
Alors que la ville se vide du fait de l’imminence de la catastrophe annoncé&e, une bande de voleurs termine les derniers préparatifs d’un coup exceptionnel (lui aussi) : voler les centaines de millions de dollars qui attendent la remise en marche de la déchiqueteuse.
Et les enfants du début (adultes maintenant) ? Ils aident.
Dommage.
C’est le mot qui me vient naturellement pour exprimer ce que je ressens sur ce film.
Dommage parce qu’il y a de bonnes intentions, et on pourrait presque y croire s’il n’y avait certaines incohérences. Tout d’abord le fait que Will (Toby Kebbell), le cadet des deux frères, malgré l’expérience traumatisante initiale soit météorologue, mais ça, c’est le moins important.
Le plus incohérent, à mon avis, c’est de voir des voitures s’envoler et dans le même temps des humains réussir à avancer sans dévier de leur trajectoire.
Même Keaton ne l’a pas fait (Steamboat Bill Jr.) !
Et le problème avec ce genre d’incohérence, c’est qu’à partir du moment où on l’a identifiée, on ne peut plus la chasser de son esprit, revenant sans cesse polluer l’action qui continue son cours.
Côté catastrophe, nous sommes servis. Si on met de côté ce dont je parlais précédemment, le reste des effets de la tempête (2) est plutôt bien rendu. Outre les voitures volantes, ce sont les maisons qui s’envolent (quand elles ne sont pas réduites en poussières…) sans aucune comparaison avec celle de Dorothy dans The Wizard of Oz.
Bref, du très grand spectacle !
Mais si le film ne fonctionne pas comme on aurait pu le prévoir, c’est aussi dû au scénario qui oublie un élément primordial du film de braquage : la préparation.
Certes, ici les voleurs ne sont pas les gentils (3), mais tout de même, un peu plus de complicité avec le spectateur aurait certainement amené un peu plus de clarté dans l’intrigue.
Autre élément à charge, les méchants, en plus de l’être sont tout de même un tantinet caricaturaux : entre les hackers obsédés et les hommes de main psychopathes, on se demande comment un tel coup a pu être mis en œuvre !
Quant au chef des méchants, Perkins (Ralph Ineson), son revirement ajoute à l’incohérence du scénario : alors qu’il se targue d’avoir pris possession des lieux sans effusion de sang, il abat froidement deux hommes sans grande pertinence.
Au final, un petit film catastrophe, servi par des acteurs dans le ton certes, mais qui ne peuvent pas rattraper les faiblesses du scénario.
De plus, la présence d’une star incontournable aurait certainement été un plus, mais qui aurait voulu s’engager là-dedans ?
- Un peu trop d’ailleurs : les ouragans sur Jupiter ont cette même force…
- Tammy de son petit nom…
- Tout le monde ne peut pas s’appeler Danny Ocean.