1957.
Nous sommes en pleine Guerre froide. C’est ce moment que choisissent des extraterrestres pour envoyer sur terre un géant de fer (voix de Vin Diesel). Mais c’est Hogarth (voix d’Eli Marienthal) qui le découvre. Aidé de Dean McCoppin (voix de Harry Connick Jr.), il va survivre à l’ombre de l’armée et surtout de Kent Mansley (voix de Christopher McDonald), agent de renseignement du gouvernement qui ne voit en ce robot qu’une menace plus ou moins envoyée par les Rouges (URSS, Chine) dans un but de destruction du « Monde libre ».
Bien évidemment, il n’en est rien : ce géant de fer est bon, comme essaie de le prouver Hogarth.
C’est beau comme du Disney, comme le confirme le style, mais avec une dimension réaliste – et surtout sérieuse – qu’on ne trouve que très rarement chez le studio créé par le descendant des soldats normands d’Isigny. Le trait rappelle sans hésitation celui de l’époque dorée des studios, mais le propos est réaliste, et surtout : on n’y chante pas ! (1)
Et Brad Bird réussit à nous proposer une magnifique fable antimilitariste avec, encore une fois, un éloge de la différence : ce géant n’est pas la menace que Kent veut faire croire, gonflé qu’il est des résidus du maccarthysme qui régna au début des années 1950.
Parce que le véritable méchant de cette histoire, c’est Kent. Il est l’archétype de l’agent « spécial » du gouvernement qui traque ceux qui ne sont pas comme lui (ou/et qui ne pensent pas comme lui).
On suit alors avec plaisir cette relation entre cet enfant un tantinet seul et ce robot qui l’est encore plus, débarqué dans un monde entièrement différent de ce qu’il peut (a pu ?) connaître. Et cette relation nous ramène au monde de Disney : ces deux extrêmes s’attirent comme Peter et Elliott (film homonyme), ou encore Rox et Rouky (The Fox & the hound). Parce que malgré tout, c’est de la différence que naît la richesse, et le film de Brad Bird n’y fait pas exception.
Et comme l’intrigue se situe en pleine guerre froide, on n’hésite pas à utiliser ce que les acteurs de l’époque n’ont jamais voulu utiliser : la bombe H. Comme nous sommes au cinéma, je rappelle que tout est possible. Mais cette utilisation extrême (voire extrémiste) se retourne bien entendu contre son instigateur, et c’est tant mieux.
Certes tout est possible, mais il faut aussi savoir rester raisonnable.
Au final, un très beau film d’animation (2), avec un message d’espoir (nous sommes au Etats-Unis, ne l’oublions pas). On peut juste relever que le personnage de Dean, dans son apparence, n’a pas grand-chose à voir avec les gens qu’on croisait à cette époque.
Mais là encore : au cinéma, tout est possible…
- Si je suis un grand amateur des films du studio, les chansons inhérentes ont une certaine tendance à m’irriter.
- J’ai toujours eu du mal avec cette désignation : comme si un film était statique…