Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Aventures, #Espionnage, #Wesley Ruggles
The leopard Woman (Wesley Ruggles, 1920)

La « femme léopard » du titre, c’est Madame (Louise Glaum). Une mondaine de type femme fatale qui opère sur Le Caire européen. Parce que cela se passe en Egypte (1), du temps où les empires occidentaux régnaient sans partage sur l’Afrique.

Arrive le séduisant John Culbertson (House Peters), aventurier britannique, qui ne réagit pas à la présence de la jeune femme. De toute façon, il est happé par un membre de l’ambassade anglaise pour mener à bien des négociations auprès d’une peuplade reculée. Mais ces négociations ne font pas le jeu de tout le monde, et Madame est envoyée à son tour par son ambassadeur dans cette même région pour saboter ces mêmes négociations : ralentir Culbertson, voire le tuer si nécessaire.

Bien entendu, ils vont tomber amoureux l’un de l’autre.

 

Le titre est alléchant, le lieu de l’intrigue prometteur, et les péripéties qui s’annoncent sont de bon augure. Mais, on reste sur sa faim.

Pourquoi avoir appelé cette femme ainsi ? Est-ce la présence de peaux de l’animal sur son lit ou le motif de sa robe qui la font surnommer ainsi ? Je cherche encore la réponse.

Si nous ne sommes pas spécialement en Egypte à mesure que l’intrigue se déroule, la savane africaine ne referme que très peu de mystère voire de danger : à part un rhinocéros en colère, pas de quoi frémir. Et même cet épisode est réglé en trois coups de cuiller à pot : Culbertson prend tranquillement son fusil et abat l’animal du premier coup, alors que l’homme de main de Madame, Chaké (Noble Johnson, acteur malheureusement oublié malgré sa filmographie exceptionnelle) a fait feu plusieurs fois de suite sans jamais le toucher…

Quant aux péripéties, elles ne sont pas légion : on s’ennuie fermement pendant la traversée du territoire supposé hostile. Il faut dire que l’intrigue amoureuse prend le dessus sur le reste et du coup, tout le reste devient accessoire.

 

On notera tout de même que nous n’avons pas droit ici aux « black faces » habituelles : les rôles des « autochtones » sont tenus par de véritables acteurs noirs, et en particulier Noble Johnson, acteur oublié malgré sa filmographie impressionnante. Mais ne nous y trompons pas, les Noirs ne sont pas dépeints de façon très positive : ils ne sont bons qu’à transporter le maté »riel et s’enfuient dès le moindre danger. Même le traitement qu’ils endurent avec Madame (elle les fait avancer à coups de fouet) fait peu réagir Culbertson, même si on sent qu’il n’est pas vraiment d’accord avec de telles pratiques.

Bref on ne sort pas de la vision blanche commune du cinéma de l’époque (et qui va perdurer encore quelques temps).

 

Comme on s’ennuie un peu en voyant ce film, on se concentre sur autre chose : les intertitres. Dès l’ouverture, on note qu’ils s’y sont mis à trois pour les concevoir : Leo H. Braun, Carl Schneider & F.J. van Halle. Trois, c’est peut-être un peu beaucoup pour une telle entreprise, non ? Et bien pas tant que ça : les intertitres sont travaillés et on a même droit à un poing armé d’un couteau en surimpression. Bref, des cartons très soignés. Enfin ceux qu’on peut bien voir parce que la qualité de la copie laisse à désirer et certains sont devenus surexposés avec le temps, et donc illisibles.

Au final, si le film de Ruggles « surfe » sur la tendance exotique de l’époque qui voyait une profusion de films se passer loin dans des endroits mystérieux, on a du mal à se passionner pour cette intrigue somme toute bien plate, et ce malgré des éléments propices à l’évasion : exotisme, espionnage...

Dommage.

 

  1. Si ce n’était pas précisé, outre un plan qui nous laisse entrevoir le site de Gizeh, peu d’éléments nous indiquent que nous sommes là-bas…
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog