Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Marshall Neilan, #Mary Pickford
La petite Princesse (The little Princess - Marshall Neilan, 1917)

Le capitaine Richard Crewe (Norman Kerry, très discret si ce n’est un beau gros plan de son visage) emmène sa fille Sara (Mary Pickford) dans une école de jeunes filles çà Londres, chez Miss Minchin (Katherine Griffith), puis retourne à ses affaires en Inde.
Sara est très bien traitée jusqu’au jour de ses dix ans : elle apprend que son père est mort et Miss Minchin, apprenant qu’elle est devenue pauvre, l’emploie comme bonne à tout faire et la loge sous les combles, avec une autre souillon : Becky (Zasu Pitts).

 

L’année 1917 est très riche pour Mary Pickford : quelques mois après La petite Américaine, elle est pour la sixième fois la vedette d’un long métrage, avec seulement trois réalisateurs. Cette fois-ci, c’est le deuxième film qu’elle tourne avec Marshall Neilan, et ce dernier la met particulièrement en valeur avec un usage pertinent d’éclairages et de gros plans de son visage qui a juste ce qu’il faut d’enfantin.

La prise de vue de Walter Stradling – qui a fait la plus grande partie de sa carrière avec Marshall Neilan – est magnifique. Malheureusement, il mourut moins d’un an après la sortie du film…

 

Encore une fois, donc, elle est une petite fille. Et le travail de mise en scène pour la faire paraître telle est magnifique. Neilan n’emploie pas que des acteurs et actrices immenses pour figurer la différence de taille – obligatoire – entre cette petite fille et les adultes qui la côtoient. Souvent, il a recours à des plans américains voire rapprochés pour dissimuler les artifices utilisés : Sara, à genoux, qui étreint son père ; Miss Minchin sur un rehausseur derrière une table…

Seul le plan où le père la prend dans ses bras ne peut cacher que Mary Pickford est beaucoup plus grande qu’on ne veut nous le faire croire.

 

Alors qu’on pouvait craindre une intrigue autour d’une enfant capricieuse – c’est ainsi qu’apparaît Sara au début du film : elle ne veut pas partir à Londres (etc.) – mais rapidement on s’aperçoit que Sara est une petite fille très appréciée… Tant qu’elle est supposée avoir de l’argent ! Et son éducation en Inde lui permet de charmer ses camarades de dortoir avec de belles histoires.


L’une d’elles – Ali Baba et les 40 voleurs – est prétexte à une histoire dans l’histoire avec un jeu de lumière – encore une fois très pertinent – qui éclaire l’arrière-plan* où se déroule cette histoire tirée des 1001 nuits, pendant que la silhouette de Sara raconte au premier plan, dans la pénombre. Bien entendu, Sara/Mary Pickford est l’esclave héroïne  qui vient en aide à Ali Baba.

On retrouve dans cette séquence (près d’un tiers du film) un thème très en vogue à cette époque dans le cinéma mondiale : l’Orient. Bien sûr, il s’agit d’un Proche-Orient minimaliste, caractérisé par l’usage de turbans ou autres couvre-chefs particuliers, ainsi que quelques éléments architecturaux parsemés ici et là. Quand on passe à une séquence extérieure sur un bateau, on se rend bien compte que nous sommes bien loin de la Perse ou autre région concernée.

Mais qu’importe, nous sommes au cinéma, et ça nous aide à rêver (surtout d’ailleurs les autres filles de l’école à qui Sara raconte l’histoire).

 

Si ce film consacre (encore une fois) Mary Pickford, capable d’interpréter aussi bien des femmes que des petites filles, il permet aussi de mettre en avant une autre actrice, qui n’était jusque là que figurante : Zasu Pitts. Elle n’a pas encore le premier rôle, mais son jeu est toujours aussi empreint de délicatesse – malgré son rôle de souillon – et ses cheveux déjà très longs.

 

 

* cet effet est réutilisé pour une apparition du père de Sara dans la dernière partie, sous les combes, derrière une fenêtre obscurcie par la nuit.

Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog