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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Victor Fleming, #Douglas Fairbanks, #Western
Une Poule mouillée (The Mollycoddle - Victor Fleming, 1920)

Attention, c’est du lourd* !

Douglas Fairbanks.

Wallace Beery.

Victor Fleming.

Voici un trio gagnant magnifique : Fairbanks bondit et se bat (sans épée !) ; Beery est une immonde crapule (encore une fois) ; Victor Fleming réalise son deuxième film.

 

Et pour ce deuxième film, Fleming nous raconte un western moderne où il est question de contrebande de diamants, de voyage en bateau et de véritables Indiens d’Amérique : les Hopi, une tribu de l’Arizona.

Et alors que Wallace Beery, cette même année, était à l’affiche pour Le dernier des Mohicans de Maurice Tourneur et (Clarence Brown), Fleming se paye le luxe de filmer avec de véritables autochtones américains. Ces derniers seront crédités au générique et remerciés dans un intertitre de présentation au début du film

 

Mais il ne faut pas oublier que c’est Douglas Fairbanks qui produit. Alors on a droit à des éléments comiques et surtout de l’action ! Après une rapide présentation des ancêtres de Richard  Marshall V – fils de Richard Marshall IV, lui-même fils de Richard Marshall III (etc.) au choix patriotes en 1776 et pionniers courageux après, toujours à chevaucher dans les vastes prairies américaines – on découvre alors ce dernier rejeton chevauchant lui aussi. Mais il fait ça dans un manège. Et ce sont des chevaux de bois…

Il est aux antipodes de ses ascendants. Mais heureusement, l’intrigue va l’emmener dans une histoire où le capitaine van Holkar (Wallace Beery) exploite malhonnêtement une mine de diamants en plein cœur du territoire des Hopi. Amené malgré lui dans ce trafic, il va retrouver la fougue et le courage de ses ancêtres dans un retour au pays qu’il avait quitté à l’âge de 4 ans.

 

La première partie du film nous montre un jeune homme très bien éduqué que les Américains prennent pour un Anglais. Parmi ces Américains un trio de joyeux lurons de pure souche américaine – Ole Olsen (George Stewart), Samuel Levinski (Paul Burns) et Patrick O’Flannigan (Morris Hughes), puisque je vous dis que ce sont de véritables Américains ! – décident de l’emmener avec eux pour lui faire son éducation. Et ce voyage sera, bien entendu, une réussite pour Marshall puisqu’il retrouvera la flamme qui inspirait ses glorieux ancêtres et en plus il séduira la belle Virginia Hale (Ruth Renick), que lorgnait l’infâme van Holkar.

 

Mais si Fleming fait appel  à de véritables Américains (les Hopi), c’est aussi pour se moquer de cette société à laquelle il appartient, qui se prétend civilisée. Et pas une seule fois les Indiens ne sont montrés sous un mauvais jour, mis à part certains renégats qui de toute façon seront châtiés. On peut donc assister à des démonstrations de danses « primitives » et à une séance de calumet avec Marshall, ce dernier montrant sa danse aux Indiens, leur payant à son tour une cigarette, pour se conformer aux coutumes locales.

Les Indiens ont donc un rôle très positif, ce qui est très rare dans le cinéma hollywoodien de cette période (et même après !).

 

Pour le reste Fairbanks bondit et se bat comme d’habitude, il douglasfairbankse à fond, quoi ! Et en face de lui, il a un méchant éprouvé en la présence de Wallace Beery, encore dans un rôle ignominieux (c’est aussi là qu’il était très bon), contrebandier rompu, n’hésitant pas à se débarrasser de ses obstacles par tous les moyens, le meurtre n’en étant qu’un exemple parmi d’autres.

 

Fleming nous propose un magnifique western, riche en péripéties et rebondissements, avec en prime une bagarre finale entre Marshall et van Holkar, et qui débute par un saut de Fairbanks dans l’arbre où s’était réfugié le criminel, avec un dégringolade progressive : du haut de l’arbre au bas d’une colline en passant par différentes strates – rochers, toits de maison, pentes terreuse... Jusqu’à arriver à un indispensable cours d’eau dans lequel le méchant armateur abandonne la lutte. Bref, du grand spectacle.

Et en plus, on a droit à une explosion suivie d’une magnifique avalanche qui détruit tout sur son passage, un magnifique spectacle qui mélange adroitement maquettes et décors à l’échelle dans un chaos absolu.

 

Pas mal, pour un deuxième film, non ?

 

 

PS : A noter enfin une séquence de dessins animés pour expliquer simplement et avec un petit peu d’humour le trafic que dirige van Holkar entre l’Arizona et Amsterdam.

 

PPS: le titre original (si vous voyez ce que je veux dire...) utilise le terme mollycoddle qui vient du verbe signifiant chouchouter, couver, dorloter.

 

 

* seul le trio est « lourd » du fait de la présence de ces trois stars. Le film, lui, est très subtil.

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