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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Gangsters, #Clint Eastwood
The Mule (Clint Eastwood, 2018)

Earl Stone (Clint Eastwood) est un pépiniériste qui cultive les lys. Malheureusement pour lui, internet va ruiner son affaire et il doit tout vendre. Sans beaucoup de sous, il accepte de convoyer des marchandises pour des types louches. Bien sûr, c’est de la drogue. Mais ça paye bien. Il peut alors racheter son affaire. Sa famille – enfin ce qu’elle est devenue voit d’un œil noir cet homme qui lui a toujours privilégié son travail.

A bientôt quatre-vingt-dix ans, il serait peut-être temps qu’il s’y consacre, non ?

Difficile, parce qu’on ne quitte pas ce genre d’organisation d’un claquement. Et en plus, le DEA (1) et l’agent Bates (Brad Cooper qui retrouve Eastwood quatre ans après American Sniper) sont à la poursuite d’un véhicule qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui d’Earl. Et pour cause…

 

Après la parenthèse un tantinet reality show du 15 h 17 pour Paris, Eastwood revient en cette fin d’année 2018 avec du matériel beaucoup plus sérieux : interprétant le premier rôle, il jouer de son âge (il a 88 ans quand le film sort) et compose un homme porté sur l’horticulture, bien loin des durs qu’il a pu interpréter. De plus, Earl n’est pas un violent, même s’il a fait la guerre de Corée. Mais il n’est pas non plus un naïf ni un froussard : ce passé guerrier lui permet de conserver un aspect serein face à ces trafiquants à la gâchette sensible et surtout au doigt nerveux.


Et encore une fois, Earl est un personnage solitaire, comme beaucoup chez le vieux réalisateur. Il y a une parenté flagrante avec Walt Kowalski de Gran Torino, l’utilisation de la violence en moins. Lui aussi a fait la Corée, et lui aussi, âgé, se retrouve seul devant ce qui ressemble tout de même à une vie gâchée. Gâchée par une passion dévorante. Saine mais envahissante au point de se couper de ceux qui furent sa famille.

Mais est-ce seulement sa passion qui les a séparés ou est-ce que le vieux Earl n’a pas une grande part d’égoïsme en lui ? Parce que quoi qu’il arrive dans cette histoire, Earl n’en fait qu’à sa tête. Et comme en plus, c’est un jouisseur, alors n’importe quoi peut arriver. C’était un problème pour sa famille mais la séparation est inévitable, voire salutaire pour eux : qu’il soit là ou non, rien ne va      changer. Alors autant faire sans lui.

Mais c’est aussi pour ses nouveaux employeurs : il la joue sans cesse à l’inspiration, devenant imprévisible et donc – la base nécessaire pour des trafiquants - incontrôlable.

 

Parce que malgré tout cela, Earl est un type attachant. Et la seule qui a compris cela, c’est son ex-femme, Mary (Dianne Wiest). Mais pour cette vie un tantinet dissolue, il y a un prix à payer, et nous retrouvons l’une des bases du cinéma américain : la rédemption. Pour cette vie pas si modèle, il doit payer. Et il le fera.

Mais sera-ce vraiment au prix fort ? Les dernières images ont tendance à nous montrer que cette rédemption sera plutôt douce.

 

  1. Drug Enforcement Administration : organisme qui lutte contre le trafic de drogue.

 

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