Rudy Baylor (Matt Damon) sort de la fac Droit, bien déterminé à passer l’examen final afin de se faire sa place dans le barreau de Memphis.
Sauf que le barreau est déjà bien chargé.
IL trouve tout de même une place chez « Bruiser » Stone (Mickey Rourke) avocat marron foncé, et se retrouve à travailler avec Deck Shifflet (Danny de Vito), un presque avocat qui n’a pas réussi l’examen final.
IL se retrouve dans deux affaires : l’une professionnelle, la défense d’un jeune homme – Donny Ray Black (Johnny Whitworth) – atteint de leucémie et que la compagnie d’assurance a refusé de couvrir ; l’autre personnelle, concernant une jeune femme – Kelly Riker (Claire Danes) – battue par son mari (Andrew Shue).
A son tour, Francis Ford Coppola se lance dans un film judiciaire, nous montrant qu’il n’y a pas de sujet dans lequel, lui non plus, il ne se sente pas à l’aise (1).
Pour incarner cet idéaliste, Matt Damon – qui va bientôt triompher dans Good Will Hunting (quelques semaines plus tard) – est à la hauteur, flanqué d’un partenaire dont la stature (1,47m) amène un élément comique certain, d’autant plus que ce drôle de personnage (c’est le cas de le dire) ne manque aucune occasion de placer sa carte à des victimes potentielles, qui deviendront alors des sources de revenus non négligeables (2).
Mais cet aspect comique fait long feu quand on entre dans le vif du sujet : les deux affaires.
Et ces deux affaires vont permettre à Rudy de gagner son titre (français) d’idéaliste : pour ces deux cas, c’est à plus qu’un avocat que nous avons affaire, tant son combat est juste sur les deux fronts.
Mais cet « idéalisme » a tout de même ses limites, à commencer par Shifflet qui ternit un tantinet l’action de son partenaire par ses pratiques peu orthodoxe (voire illégales).
Face à lui, on trouve un « méchant » bien particulier : Leo F. Drummond (Jon Voight).
Particulier parce qu’il n’est pas un criminel comme ceux qu’il défend : Drummond est un – brillant – avocat engagé par la compagnie d’assurance mise en cause dans le procès.
Et ce même procès nous permet d’admirer la virtuosité de ce défenseur de haut niveau.
Surtout que de son côté, Rudy est à ses débuts, prêtant serment au tout début de la procédure judiciaire (3).
Nous assistons alors à la joute verbale attendue, Rudy étant soutenu par un allié (presque) inattendu : Shifflet, qui n’est pas qu’un limier à la recherche d’argent.
Quant au sommet du procès, les plaidoiries, Coppola les évacue avec astuce, nous montrant seulement la fin de celle de Drummond – on s’en fiche un peu, on n’est pas de son côté, et si on doit écouter des arguments un brin outrageants, autant s’en passer – et réduisant celle de Rudy à sa plus simple expression.
Mais malgré tout, l’émotion attendue est là et ce qu’on attendait se produit (4).
Et cette fin heureuse (?) pose alors les limites du titre français : le monologue de Rudy – qui commente régulièrement les différents événements – atténue grandement cet idéalisme qu’on lui a collé à la peau.
Mais, et vous allez croire que je fais une fixation, nous avons tout de même notre bout de rédemption (c’est un film américain, ne l’oubliez pas !) : en intégrant la « firme » de Bruiser Stone, Rudy se rend d’une certaine façon complice des exactions de ce dernier.
Et réussir dans les deux affaires annoncées, n’est-ce pas d’une certaine façon se racheter et donc gagner son salut ?
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A part peut-être la science-fiction où il n’a rien réalisé à ce jour. Et à 80 ans, l’avenir à une certaine tendance à se réduire…
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Ils touchent un tiers des indemnités accordées aux plaignants.
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On ne peut pas faire plus frais émoulu.
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Vous imaginez facilement l’issue du procès…