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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Capes et Epées, #Richard Lester
Le Retour des Mousquetaires (The Return of the Musketeers - Richard Lester, 1989)

Comme l’indique le titre, ils sont de retour. Les quatre mousquetaires reprennent du service, seize ans après le premier opus – vingt ans selon le roman de Dumas qui a servi (de loin) à l’écriture du scénario.

Nous retrouvons donc notre petit monde en 1649 : Mazarin (Philippe Noiret) a remplacé Richelieu (Charlton Heston) dans la fonction mais n’a pas la même envergure – il en va de même dans le roman de Dumas – et avec Milady trépassée, il était difficile de trouver une remplaçante de la même trempe. D’où une nouvelle entorse à l’intrigue originale et la présence de Justine de Winter (Kim Cattrall), fille de notre Milady qui, comme sa supposée mère va donner du fil à retordre à nos quatre héros. Quatre parce que malgré la défection d’Aramis (Richard Chamberlain), on trouve le jeune vicomte de Bragelonne (C. Thomas Howell), Raoul de on petit nom, pour le remplacer.

 

Le film de trop. Et je ne me base pas sur les écrits (formidables) de mon ami le professeur Allen John pour le dire : Richard Lester a fait le film qu’il n’aurait pas dû, terminant son cycle (sa trilogie) sur une note des plus médiocres une adaptation qui était placée sous les meilleurs auspices.

Lester termine sa trilogie dans la même progression que son deuxième film (une régression, donc) et bâcle ce qui aurait dû être une très belle adaptation de Dumas.

Certes, il a repris la plupart des protagonistes des épisodes précédents, et même Rochefort (Christopher «  Saruman » Lee) qu’il a ressuscité pour ses besoins scénaristiques (1). Mais non content de ce retour il en profite pour affubler Milady d’une fille – dans le roman, c’est un fils – sans doute pour conserver un même rapport entre Mazarin et son agent que celui de Richelieu, le grand absent de cette histoire (2).

 

Mais surtout, et cela précipita la fin de carrière de Lester, c’est la mort de Roy « Planchet » Kinnear qui illustre le mieux cette idée de film de trop. Kinnear est mort pendant le tournage, suite à une chute de cheval et les images en sont témoin : une séquence se déroule en présence de ce personnage qu’on ne va jamais voir de face : normal, le grand Roy avait déjà disparu. Et Lester, en plus de lui rendre hommage en ouverture,  a fait insérer une séquence d’introduction où on fait la connaissance de Raoul : Planchet essaye d’y glaner sa pitance dans une scène qui se termine dans la confusion totale avec bagarre à la clé. Mais cette fois-ci, il n’y a aucun mousquetaire pour relever le propos et on peut légitimement penser que cette séquence ne se justifiait pas.

 

Pour le reste, si les scénaristes ont essayé (de loin) de respecter Dumas, on adhère avec beaucoup de difficulté à cette intrigue poussive qui réduit au strict minimum le formidable roman du grand Alexandre (3). Même les différents assauts à l’épée semblent forcés et les différents éléments comiques – quand ils sont chez Justine – tombent à plat, comme plaqués sur une intrigue trop juste.

 

Bref, Lester s’en va sur un échec que ses acteurs ne peuvent éviter malgré leur bonne volonté – surtout Frank Finlay (Porthos) qui a enfin une occasion d’être mis en avant.

On notera aussi la présence de Jean-Pierre Cassel qui interprète Cyrano de Bergerac, Louis XIII n’ayant pas survécu au-delà de 1643, personnage qui aurait pu être truculent, mais seulement s'il est traité à part entière comme le fera Edmond Rostand.

Je vous encourage d’ailleurs à vous intéresser de plus près à ce dernier, en serait-ce que dans le formidable film d’Alexis Michalik.

 

  1. Dois-je rappeler que Rochefort ne meurt pas à la fin de Les trois Mousquetaires (1844) ?
  2. C’est aussi le cas dans le roman : on y regrette l’absence de ce grand homme.
  3. Si, si, lisez-le !
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