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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #James Cruze
The roaring Road (James Cruze, 1919)

 

J.D. Ward (Theodore Roberts) est un constructeur automobile spécialisé dans la course. Mais si on l’appelle « l’Ours », ce n’est pas sans raison : il a un caractère épouvantable, et surtout une grande bouche qui sait hurler et ne se ferme que tirer sur un cigare.
De toute façon, ce n’est pas lui le héros de l’histoire, c’est son chef des ventes, Walter Thomas Walden, qu’on surnomme « Toodles » (Wallace Reid). Toodles n’a que deux envies : devenir pilote pour la société Darco ; épouser Dorothy (Ann Little), la fille du patron de l’écurie Darco qui n’est autre que l’Ours susnommé.

 

Theodore Roberts a lâché Cecil B. DeMille quelques temps et s’en est parti tourner avec James Cruze, autre réalisateur de la Paramount.

Il s’agit d’un rôle sur mesure pour Roberts, mais pour une fois, il trouve du répondant en face de lui : Wallace Reid interprète donc Toodles, un jeune homme qui n’a pas sa langue dans sa poche et sait utiliser les mêmes techniques que son patron.

Bien entendu, c’est dans la confrontation entre ces deux cadors que se trouve le véritable intérêt du film, même si le sport automobile reste la toile de fond.

Mais si Roberts a un rôle très similaire à ceux que lui propose DeMille, il ne fait aucun doute que son personnage, cette fois-ci, est comique. Sa première entrevue avec Toodles se termine dans une rage folle de ce dernier, lui éjectant même le cigare de la bouche.

Le plan suivant, quand Roberts discute avec un autre pilote, son aspect physique porte les stigmates de cette entrevue houleuse.

 

Nous assistons donc à une course (les 400 miles du Grand Prix de Los Angeles) mais, dirait-on, pour la forme : nous n’avons droit qu’à 3 plans différents avec des voitures qui déboulent rapidement, le tout entrecoupé de plans du jury sportif qui met à jour le classement au tableau d’affichage. Certes la technique ne permettait pas énormément de fantaisie, mais ce parti pris minimaliste est suffisant (1). Bien sûr Toodles va piloter et gagner, mais là encore, c’est avant tout l’histoire d’amour entre et Dorothy qui mène l’intrigue, l’exploit sportif restant anecdotique pour tout le monde (2).

 

Mais ce film est aussi l’un des derniers où Wallace Reid est encore valide. En effet, cette même année, pendant le tournage de La Vallée des géants, il aura un très grave accident qui le rendra dépendant à la morphine, précipitant sa mort 4 ans plus tard.

Alors évidemment, on savoure ce film avec un plaisir particulier, retrouvant celui qui fut une très grande star, au point d’être cité dans d’autres films contemporains.

L’autre curiosité du film, c’est Ann Little. Cette jeune femme avait déjà plus de 140 films à son actif, et pourtant, ce fut l’un de ses derniers rôles (elle jouera encore dans 12 films). Du jour au lendemain, en 1925, elle s’est retirée, sans autre explication. On n’a plus entendu parler d’elle jusqu’à sa mort en 1984 (3).

Etonnant, non ?

 

  1. Pour une course haletante,  (re)voyez Ben Hur, a Tale of the Christ, sorti 6 ans plus tard.
  2. Sauf pour J. D., bien entendu !
  3. De plus, elle refusa toujours de parler de son passé au cinéma et n’accorda aucune interview.

 

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