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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Aventures, #George Fitzmaurice, #Rudolph Valentino
Le Fils du cheik (The Son of the sheik - George Fitzmaurice, 1926)

Comme il y a eu Don Q. son of Zorro cinq ans après The Mark of Zorro, il y a Ahmed, le Fils du Cheik, cinq ans après Le Cheik.

Et encore une fois, c’est le beau Rudolph Valentino qui l’interprète.

Et même mieux : il interprète aussi son père, lui aussi prénommé Ahmed.

Nous suivons donc les aventures d’Ahmed Jr. lui aussi conquis par la beauté d’une jeune femme blonde.

Mais comme il n’était pas envisageable de refaire exactement la même chose, George Fitzmaurice, qui succède à George Melford, fait appel à la talentueuse Frances Marion qui écrit donc une suite dans la même verve mais avec beaucoup plus d’humour.

 

Ahmed (le fils) est tombé amoureux de la belle Yasmin (Vilma Bánky), danseuse mais surtout fille d’André (George Fawcett), une espèce de renégat, allié à des Arabes cruels et stupides, qui vont tout faire pour les séparer et essayer de s’enrichir aux dépens du prince.

Bien sûr, ils n’y arriveront pas et tout se terminera bien, mais était-il nécessaire de le préciser ?

 

Plus que Don Q. Son of Zorro, ce film est devenu mythique. Et pour deux raisons. La première, c’est que Valentino était alors au fait de sa gloire, adulé par des cohortes de femmes qui succombaient à son charme d’Italien ténébreux. Mais la seconde est beaucoup plus tragique : Rudolph Valentino est mort trois mois après la sortie du film. Vous avez donc compris : il s’agit de son dernier film, Character Studies ayant été tourné bien avant ce film (1).

 

Ce deuxième opus, en plus d’une technique beaucoup plus maîtrisée (2), a les allures d’un film avec Douglas Fairbanks, Valentino réalisant des bonds et des prouesses courageuses lors de toutes les scènes d’action : il saute sur la selle de son cheval, brette comme un forcené, et enlève les jeunes femmes avec toute sa fougue légendaires.

A ses côtés, on retrouve dans une séquence quasi magique son double (lui-même jouant son père), et tout comme pour Mary Pickford dans The little Lord Fauntleroy, le père touche l’épaule de son fils sur un même plan ! Evidemment, l’artifice est connu, mais il n’empêche, on ne peut que se réjouir devant cette prouesse technique.

Agnes Ayres (sa mère) a bien voulu jouer dans cette suite, reprenant son même rôle, et ce grâce à monsieur Samuel Goldwyn, comme c’est annoncé dès le générique de présentation, précisant même que c’est aussi par amitié pour la star monumentale qu’elle a bien voulu participer.

Et cette présence nous permet aussi de constater que les canons de la beauté d’Hollywood sont en train de changer : alors qu’Agnes Ayres est une belle femme plantureuse, Vilma Bánky est beaucoup plus mince, même si pour le reste, elle n’est pas différente.

 

Si les méchants sont facilement identifiables – George Fawcett en père indigne et son bras droit en bandit (Montagu Love) tout droit sorti des Mille et une Nuits (3), il reste tout de même une paire de personnages qui se rangent de leur côté, mais sont avant tout des éléments comiques de l’intrigue : Bull Montana et Bynunsky Hyman. Ce n’est pas la première fois que ces deux-là sont associés. En effet, ils apparaissent tous les deux dans le film de Max Linder The three Must-Get-There : Bull Montana est le Cardinal Richie-Loo, et il tire sur les rares cheveux d’un moine, interprété par Bynunsky Hyman !

Autre personnage comique – dans une moindre mesure – le second d’Ahmed, Ramadan, interprété par le goguenard Karl Dane : toujours aussi grand et aussi rigolard que dans The big Parade, mais cette fois-ci, il ne meurt pas avant la fin.

 

Le film fut un immense succès, dépassant largement le premier opus. Mais rien d’étonnant là-dedans, ce deuxième film est beaucoup mieux maîtrisé, les cadrages originaux renforçant cette impression (et qui n’en est pas une) de qualité.

Le moment où Ahmed, ivre de jalousie s’approche de Yasmine donne lieu à des mouvements de caméra subjective alternant champ et contre-champ et surtout culminant avec le regard de Vilma Bánky occupant la totalité de l’écran.

Du grand art !

 

Pas étonnant qu’il y ait eu une telle effervescence quand on annonça la mort de Valentino, le 23 août de cette même année 1926.

 

 

  1. Sorti en 1927, il aurait été tourné aux alentours de 1922.
  2. En 5 ans, beaucoup de choses ont évolué, et surtout la manière de filmer.
  3. Encore une fois, Montagu Love interprète un méchant, rôle de prédilection qui le suivra toujours : il est entre autres l’infâme évêque dans The Adventures of Robin Hood.
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