Katie Elder est morte.
Le village de Clearwater lui fait de belles obsèques car elle était aussi connue qu’appréciée. elle qui eut quatre fils qui ne l’ont pas considérée comme on aurait pu le croire : John (John Wayne) est un pistolero ; Tom (Dean Martin) est un joueur invétéré ; Matt (Earl Holliman), on ne sait pas trop ce qu’il fait ; et Bud (Michael Anderson Jr. est parti étudier.
A part John, tous ses fils sont là pour l’enterrement. Mais une fois les formalités accomplies, restent deux questions : pourquoi ne vivait-elle pas dans la maison familiale ? Qui a tué le père Elder d’un coup dans le dos ?
Henry Hathaway garde le cap pendant que le Western évolue : il nous propose ici un film du genre on ne peut plus classique avec en prime John Wayne et Dean Martin – qui avaient participé à l’immense Rio Bravo – ainsi qu’un autre habitué des films de John Ford, John Qualen (Charlie Biller). Ce dernier était déjà là lors du célèbre Grand Sam (1960), avec le même Duke.
C’est un western dans la lignée de ceux des années 1950, totalement différent de la nouvelle vague Leonienne (1964-1966 et après).
Il s’agit ici d’une histoire de vengeance – encore une fois, mais y a-t-il mieux comme prétexte dans ce domaine ? – avec ce qu’il faut de famille : les fils de Katie Elder sont ce qu’ils sont, mais on ne peut les taxer de malhonnêteté.
Par contre, on a en face d’eux un méchant – Morgan Hastings (James Gregory) – qui mérite d’entrer dans les annales : menteur, tricheur, lâche et manipulateur, peut-on trouver mieux ?
On trouve aussi un personnage important autant que funeste : Curley (George Kennedy), qui a été engagé par l’infâme Hastings pour se débarrasser de cette fratrie encombrante.
Encore une fois, Hathaway nous montre son talent avec un scénario de W.H. Wright, A. Weiss & H. Essex et sur une musique du grand Elmer Bernstein qui vous suit même une fois le film terminé.
Il est clair que la présence de John Wayne était un gage de réussite, mais Dean Martin et le reste de la distribution assure le spectacle et on ne regrette en rien d’avoir passé un aussi bon moment.
Comme de bien entendu, le méchant (Morgan Hastings) possède ses lettres de noblesse, allant jusqu’à tuer ceux qui se trouveraient sur son chemin, et même son fils Dave (Dennis Hopper, encore une fois du mauvais côté).
Bref, on na un western comme on les aime, et c’est tant mieux.
Bien sûr, il y a la femme : c’est Miss Gordon (Martha Hyer) qui était une amie de Katie, mais a du mal à considérer ses fils comme des gens bien, et surtout John.
Qu’on se rassure, John ne finit pas avec elle, et d’ailleurs comment le pourrait-il : son père (Bass Elder) est mort à l’âge de 64 ans (ce que dit la pierre tombale), environ 6 mois avant la mort de Katie, alors que John Wayne a 58 ans quand le film sort…
Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un western on ne peut plus appréciable avec un intrigue assez complexe pour permettre au spectateur de s’insurger contre le sort qui est réservé aux « fils de Katie Elder » (le titre original).