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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Charles Chaplin
Le Vagabond (The Tramp - Charles Chaplin, 1915)

Ca y est.

Il est là.

Le Vagabond (il donne d’ailleurs son nom au film).

Le vrai.

Celui qu’on va suivre pendant une vingtaine d’années (jusqu’à 1936 avec les Temps modernes).

 

Il vient de nulle part (il y retournera d’ailleurs). Il ressemble aux autres personnages antérieurs, mais il a quelque chose de plus (ou de moins, ça dépend du point de vue). Cette chose : c’est la solitude. Malgré la présence de la jeune femme (Edna Purviance* toujours belle), il reste désespérément seul.

 

Pourtant, ça partait bien : il sauvait la jeune femme des méchants bandits (Lloyd Bacon, Leo White & Bud Jamison, toujours fidèles au poste !) et se fait bien voir du père de celle-ci (Ernest van Pelt). Mais avec le Vagabond, Chaplin introduit une constante très importante et qui caractérisera tous ses films suivants (sauf un) : une fin malheureuse ou au mieux une fin pas si heureuse que ça. D’une certaine façon, il reprend un schéma de tragédie où l’intrigue amène une possibilité d’issue heureuse, mais qui sera balayée dans la dernière partie pour laisser place une fatalité funeste.

 

Mais, et c’est le plus curieux (et donc le plus intéressant), le film est avant tout un festival de gags. A chaque situation, Chaplin va exploiter chaque objet jusqu’au bout, amenant alors un autre objet qui sera lui-même utilisé au maximum (etc.).

La fourche est la plus utilisée. On a beau s’attendre à ce qui va se passer (il va piquer son partenaire, c’est sûr), mais il arrive tout de même à nous surprendre, utilisant chaque extrémité de l’outil pour notre plus grande joie.

 

Certes, c’est toujours du comique slapstick avec les coups de pied au derrière, mais ça fait (et fera) toujours rire. Même quand il passera à du comique plus subtile, le burlesque fera           quand même des incursions, parce que c’est aussi une des caractéristiques du vagabond.

L’autre caractéristique (moralement) discutable est son honnêteté : en effet, son premier réflexe, après avoir sauvé la jeune femme de ses voleurs, est de s’emparer à son tour de sa (maigre) fortune.

Mais, et il en ira toujours de même par rapport aux femmes : il n’arrivera jamais à les voler, quelle que soit l’état désespéré de sa propre situation. Il suffit juste qu’elle soit jolie pour qu’il se laisse attendrir.

 

Et au final, une conclusion très triste. Plus que dans Le Cirque où le vagabond choisissait de finir seul.

Ce vagabond qui repart seul est malgré tout grand : son départ est l’un des plus tristes et des plus dignes. Le vagabond ne fait pas que partir : il s’efface devant la situation.

Et j’imagine aisément la réaction du public devant cette fin malheureuse : un « ooooh ! » de désespoir devant une histoire qu’il aurait aimé voir se terminer différemment.

 

 

* Le baiser attendu, entre elle et lui, n’a toujours pas lieu, et pour cause…

 

 

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