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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #James Young, #Theda Bara
The unchastened Woman (James Young, 1925)

« La Femme non désirée » serait une traduction possible de ce film de James Young, le dernier long métrage avec l’immense Theda Bara.

La femme ? Caroline Knollys (Theda, donc) qui est délaissée par son mari Hubert (Wyndham Standing) pour sa secrétaire (très) particulière, Emily Madden (Eileen Percy).

Il est bien dommage que ce monsieur néglige sa femme pour une autre au moment où on lui annonce qu’elle est enceinte.

Elle décide alors de partir, laissant la place à la rivale, emportant avec elle son secret.

 

Il s’agit ici du dernier « long-métrage » de la grande Theda, dont il reste malheureusement peu de films encore disponibles au visionnage (6) : un incendie ayant détruit le reste (38).

Alors qu’elle eut presque toujours des rôles de femmes fatales, vamps ou tentatrices (plus de 10 ans avant Garbo !), elle incarne ici une femme d’âge mûr (1) qui est trompée : le contraire de ce que les spectateurs avaient l’habitude de voir !

Mais si elle est victime de l’infortune, elle va rapidement prendre sa destinée en main et diriger tout son monde.

C’est d’ailleurs un vrai plaisir pour le spectateur de voir comment elle tient en main les différents destins de son entourage, sans oublier le sien. Avec en prime une bombe à retardement pour la véritable tentatrice, la belle Emily : la robe (2).

 

Malgré le format plutôt réduit (52 minutes), le film de James Young est tout de même réjouissant, du fait bien sûr de la présence de l’immense star qui essayait – encore une fois – de sortir de son rôle habituel. Si elle conserve encore quelques réflexes de es débuts – une certaine grandiloquence dans ses gestes – elle est tout de même irrésistible dans ce rôle aux possibilités comiques soutenues par les intertitres : le parlant va bientôt arriver et les commentaires jouent à fond sur le langage.
Mais le temps a passé depuis A Fool there was et il est clair qu’elle ne peut (veut) plus jouer dans la même catégorie.

Signe des temps : alors qu’elle se déshabille, elle est surprise par son mari et cache ce qui aurait pu être sa nudité si elle était allée plus loin dans l’effeuillage… Reste tout de même une scène où la sensualité reste présente, surtout une fois que le mari est parti.

 

A ses côtés, il est clair que ses partenaires n’arrivent pas à son niveau, mais ils s’en tirent honorablement, Eileen Percy en tête, et les hommes décrits ici sont loin des canons de l’époque : entre le mari volage et les soupirants qui délaissent aussi leurs propres femmes, le constat est affligeant. Ces messieurs sont incapables de se dompter et seule une semonce vigoureuse va les faire redescendre sur terre.

 

Au final, le film e Young possède un charme indéniable, les différents interprètes étant dirigés avec inspiration et les prises de vue de L. William O’Connell rendent un bel hommage à tout e beau monde, Theda en tête, bien entendu. Et si la résolution de l’intrigue se devine – on reste dans un cadre tout de même très moral – le montage de Sam Zimbalist donne un rythme agréable au film, insérant différents plans de coupe afin d’accentuer les sentiments des personnages (gros plans, flashback…).

 

Une nouvelle friandise pour ceux qui, comme moi, aiment à retrouver la belle Theda Bara, autrement que figée sur la photo d’un film irrémédiablement perdu.

 

PS : on notera la présence d’une habituée des seconds rôles de la période, la grande Dale Fuller, dans le rôle d’une autre femme délaissée, Hildegarde Sanbury. A noter aussi la présence de l’inévitable Kate Price.

 

  1. Elle a quarante ans quand sort le film.
  2. Pas de commentaire : allez voir.
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