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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Western, #Andrew V. McLaglen, #John Wayne
Les Géants de l'Ouest (The Undefeated - Andrew V. McLaglen, 1969)

 

12 avril 1865.

La Guerre Civile est terminée depuis trois jours mais certains bataillons n’ont pas déposé les armes. C’est le cas d’une formation sudiste qui se bat contre la cavalerie du colonel John Henry Thomas (John Wayne), bien qu’elle connaisse le sort du conflit.

D’une manière générale, c’est tout le Sud qui pleure la défaite. Le colonel James Langdon (Rod Hudson) en fait partie : il a décidé de rejoindre le Mexique pour continuer le conflit là-bas, et éviter les carpetbaggers qui profitent de la situation.

De son côté, John Henry part capturer des chevaux en Arizona pour les vendre à l’armée qui en a besoin.

Bien que leurs camps et leurs desseins soient très différents, ces deux grandes figures de la guerre vont se rejoindre quelques mois plus tard… Au Mexique.

 

Alors que le western italien – et surtout celui de Sergio Leone – a changé (presque) complètement la donne, Andrew McLaglen (le fils de Victor) réalise ici un western on ne peut plus classique si ce n’était une mise à jour concernant l’aspect « racial » (1) : en effet, alors qu’un Indien était autrefois considéré bon quand il était mort, ici une sous-intrigue développe une histoire d’amour improbable entre Blue Boy (Roman Gabriel) et la belle Charlotte Langdon (Melissa Newman, qui n’est pas la fille de Paul, malgré son nom).

En effet, on a du mal à croire que le colonel Langdon, officier sudiste et grand propriétaire terrien (2) un tantinet esclavagiste, accepte si facilement que sa fille unique tombe amoureuse d’un Indien, aussi prestigieux soit-il. Mais nous sommes en 1969, et la vision raciste des gens du Sud ne pouvait pas perdurer au cinéma. Ce qui n’est d’ailleurs pas pour me déplaire.

Donc passons.

 

 

McLaglen a bien retenu les leçons de ses aînés et surtout de John Ford pour lequel il travailla sur L’Homme tranquille. On retrouve ici les ingrédients habituels des westerns de la grande époque (3) : fusillades, bagarre épique et vieux ronchon (Dub Taylor en cuisinier épouvantable), sans oublier les Indiens donc ainsi, qu’un trio fordien, John Wayne, Ben Johnson (Short Grub) et Harry Carey Jr.

 

Mais à ces ingrédients, McLaglen ajoute une problématique tout de même intéressante : comment s’est passée la vie dans le Sud après la reddition de Lee ?

On connaissait déjà le point de vue sudiste de Griffith, qui n’est pas vraiment à son honneur, et ce nouvel aspect insiste sur eux qui ne reconnaissaient pas la défaite et voulaient continuer à lutter contre « l’envahisseur » yankee.

 

Mais le Nord a gagné et les westerns « traditionnels » l’ont très souvent souligné, tout comme celui-ci.

Ce que McLaglen montre en plus, c’est la force de cette Union. C’est que cette « Union » ne fait pas que désigner le camp nordiste : les rapports entre Thomas et ses hommes d’un côté et Langdon et les siens de l’autre, c’est qu’ils font tous partie de ce grand pays que sont les Etats-Unis.

La guerre est bien finie pour Thomas et sans pour autant critiquer l’obstination de ces Sudistes, il va œuvrer à son niveau pour la réconciliation. De son côté, Langdon voit d’un œil favorable cet ancien ennemi, donc on se dirige doucement vers une fin convenue où chacun s’en retournera dans son pays, et cette fois-ci, ce sera le même.

Et pour accompagner la dernière chevauchée, une musique consensuelle et rassembleuse : The Yankee doodle Boy ! (3).

 

Ce western, à contre-courant de la tendance de cette fin des années 1960, a tout de même le mérite de montrer que le genre n’est pas mort comme on pouvait le croire, et même qu’on pouvait en faire un sans qu’il ait besoin d’être « crépusculaire ».

Le seul à être crépusculaire ici, c’est John Wayne qui a tout de même 62 ans quand le film sort : il n’embrasse donc pas la jeune première…

 

 

PS : quant à la traduction française du titre (les Invaincus devient ça)… Parlons d’autre chose. Une autre fois.

  1. Il s’agit d’un terme fort malheureux et réducteur, puisque n’en déplaise aux fâcheux de tous poils et de tous bords, il n’existe qu’une seule race humaine, les autres ayant disparu au fur et à mesure que grandissant le monde. D’ici à ce que cette race s’éteigne, il semble que nous sommes sur la bonne voie…
  2. 1.500 acres, soit environ 607 hectares
  3. Avant Sergio Leone, donc.
  4. Voir ci-dessous :
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