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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Roy W. Neill
Les Vikings (The Viking - Roy W. Neill, 1928)

Les cheveux longs, la moustache tombante voire la barbe, habillés de fourrures, voici les Vikings et leur terrible chef Leif Ericsson (Donald Crisp). Ce sont de farouches marins et guerriers, pillant les côtes européennes.

Leif est le fils du célèbre Eric le Rouge (Anders Randolf), et comme son père, il veut découvrir de nouvelles terres.

Il fait alors voile vers l’ouest, accompagnée de la belle Helga (Pauline Starke), une « orpheline de noble lignée » et Alwin (LeRoy Mason), un esclave devenu son bras droit.

Mais avec eux, il emmène aussi Egil le Noir (Harry Woods), amoureux lui aussi de la belle Helga, et surtout ennemi à mort d’Alwin : le ver est dans le fruit.

 

Une mer bleue sur laquelle se déplace un drakkar à la voile rouge et blanche, telle est la première vision de ces Vikings. Oui, le film est en couleur : en Technicolor trichrome pour être plus précis. On monte d’un cran en couleur par rapport au Pirate noir deux ans plus tôt. Mais, arrivée du parlant oblige, on ajouta au film une partition musicale enregistrée ainsi que la sonorisation de quelques scènes (surtout de foule : combat, réjouissances…).

 

Pourquoi est-on passé du titre original au singulier à un titre français au pluriel ?

  • Pour faire vendre : parler des Vikings excite l’imagination populaire. On pense tout de suite à des hordes de barbares se livrant à des exactions spectaculaires (le sang a toujours fait vendre…) ;
  • Ou alors, le déterminant « the » en anglais, n’étant pas marqué (ni masculin ni féminin), il était difficile de savoir si le titre se référait à Leif, ou à Helga, dont le rôle dans le film (surtout la première partie) est loin d’être négligeable (ex : la bande musicale reprenant la Chevauchée de Walkyries quand elle monte).

 

Mais puisque c’est un film de Vikings, on ne lésine pas sur les effets sanglants : la hache d’Eric ou l’épée de Leif ne ressortent pas immaculées des corps qu’elles viennent de meurtrir, comme celles sera le cas dans les décennies suivantes. Mais là encore, les scènes de combat ne sont pas très longues. La seule digne d’intérêt est celle opposant le fils à son père, dont la conclusion ne manque pas de panache.

 

Ce film est aussi une occasion de donner la vedette à un second rôle éternel d’Hollywood : Donald Crisp. Et en plus, il n’est ni un vieil homme, ni soutien de famille. C’est un Viking dans la force de l’âge, amoureux lui aussi de la belle Helga. Mais si son père est violent et cruel, il en va tout autrement de lui. Il n’arrive pas à tuer celui qui lui vole Helga à sa barbe (enfin, plutôt à sa moustache !), ayant embrassé la foi chrétienne contre la foi des dieux de ses pères.

 

Mais surtout, ce film est un film très américain :

  • Le thème : cette terre nouvelle à découvrir est l’Amérique, bien sûr.
  • Quand Leif y arrive, ce n’est plus une horde de Vikings qui y posent le pied, mais plutôt Colomb et sa suite.
  • De même, quand ils négocient avec les Indiens, c’est à Joseph Smith et aux Pères pèlerins qu’on pense ;
  • Enfin, cette poignée d’hommes qui va rester sur ce continent représente, bien entendu, tous ces Américains fuyant les persécutions religieuses et venus chercher la Liberté.

 

Un mot enfin sur l’affiche : on peut voire une horde de Vikings avec une femme blonde (Helga) aux seins nus – seins dissimulés sous sa chevelure ou par un poing opportun, le tout sur fond jaune.

Bien entendu, rien de tout ceci dans le film : Pauline Starke reste toujours vêtue.

Comme quoi, la nudité pour faire vendre est un procédé bien ancien…

 

 

* Et toujours ces seconds rôles qu’on retrouve au hasard du film. On trouvera, entre autres : Angelo Rossitto, Claire McDowell et surtout Dick Sutherland et son faciès de brute !

Les Vikings (The Viking - Roy W. Neill, 1928)
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