Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Drame, #Tod Browning
la Vierge d'Istanbul (The Virgin of Stamboul - Tod Browning, 1920)

Istanbul (Stamboul), Porte de l’Orient.

Trois personnages : trois destins qui vont se rencontrer pour une histoire « de mystère, d’intrigue et de romance. » (1)

 

Le capitaine Carlisle Pemberton (Wheeler Oakman), officier britannique sensible aux charmes de l’Orient et des jeunes femmes, surtout celles qui ne portent pas de voile.

Le cheik Achmet Hamid (Wallace Beery), personnalité influente du Bosphore et dont le harem comporte quelques beautés.

Et enfin Sari (Priscilla Dean), la jeune vierge istanbuliote non voilée qui donne son titre au film et qui, comme toutes les femmes de son pays est déconsidérée car n’a pas d’âme, et par conséquent ne peut aller à la mosquée (Saint-Sophie).

Parmi les membres du harem de Hamid, il en est une qui a succombé aux charmes d’un autre officier britannique. Ce dernier est lâchement assassiné par le cheik dans la mosquée déjà citée, sous les yeux de la belle Sari. Hamid n’a alors pus le choix : il doit épouser la jeune femme pour s’assurer de son silence.

Mais la jeune femme aime Pemberton qui le lui rend bien.

 

Voici un film en parfaite adéquation avec son temps. En effet, à la fin des années 1910, on voit fleurir un peu partout de ces films exotiques essentiellement situés en Orient où les Occidentaux vivent des aventures plus ou moins mystérieuses (2).

C’est donc une série d’aventures qui se déroulent sous nos yeux avec moult barbes et turbans, comme l’exigent les stéréotypes de l’époque. Et dans le rôle du méchant, le grand Wallace Beery dans un rôle lui aussi exotique : avant d’être l’ignoble Indien de Last of the Mohicans ou encore le fourbe Chinois de A Tale of two worlds.

 

Mais c’est bien sûr Priscilla Dean qui porte le film, dirigée par un Tod Browning relativement inspiré et qui va faire d’elle une grande star, malheureusement un tantinet oubliée aujourd’hui. Elle est une Sari très convaincante, membre humble mais tout de même notoire de cette société ottomane, dont les derniers jours sont en train de s’écouler : l’année suivante verra l’avènement de Mustapha Kemal «  Atatürk » et le début de la fin des sultans.

Bien entendu, on trouve aussi les bons sentiments qui étaient de mise à l’époque et surtout l’aspect religieux indispensable dans ce genre de lieu : n’oublions pas la place des valeurs religieuses dans le cinéma américain, des origines à nos jours…

 

Certes, l’intrigue faussement complexe est des plus simples à concevoir la résolution, mais le résultat est là : Priscilla Dean est magnifique et Wallace Beery un de ces méchants dont on apprécie le châtiment final, suite à un combat au couteau, la seule arme pertinente à Istanbul.

Mais tous ces stéréotypes vont bientôt – en partie – disparaître puisque l’année suivante va se présenter sur les écrans un autre cheik, aux manières beaucoup moins frustes et barbares, et surtout au rôle positif (impensable en 1920) : The Sheik de George Melford, avec l’inoubliable Rudolf Valentino.

 

Cent un ans, déjà.

 

  1. C’est ce qu’annonce un intertitre d’introduction.
  2. Même Fritz Lang s’y est mis avec son diptyque Die Spinnen.
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog