Dorothy (Judy Garland) vit dans une ferme du Kansas, avec son oncle Henry (Charley Grapewin) et sa tante Em (Clara Blandick). Elle a aussi un chien : Toto. Toto est un chien qui chasse les chats, surtout celui d'une voisine : miss Gulch (Margaret Hamilton), une vieille fille acariâtre (ici, c'est un véritable pléonasme) qui veut éliminer ce même chien.
Mais comme tout ce petit monde vit dans le pays des tornades, l'une d'entre elles arrive et emporte la maison où Dorothy s'était réfugiée. Quand la maison a fini de voler, elle se pose sur la Méchante Sorcière de l'Est qui ressemble comme deux gouttes d'eau à miss Gulch.
Dorothy est arrivée par-delà l'arc-en-ciel, au pays d'Oz. En chemin pour rencontrer le grand Magicien de cet endroit (Frank Morgan), elle fait la connaissance d'un épouvantail (Ray Bolger), d'un homme en fer-blanc (Jack Haley) et d'un lion peureux (Bert Lahr). Ensemble, ils partent pour la cité d'émeraude, où vit le magicien. Mais sur sa route se dresse l'autre Méchante Sorcière (celle de l'Ouest), la sœur (jumelle ?) de la précédente, bien résolue à se débarrasser de cette petite fille et de son insupportable cabot.
Le film - pourtant annoncé en Technicolor - s'ouvre en noir et blanc. Et tout ce qui concerne le Kansas sera tourné en noir et blanc. De là à conclure que le Kansas est sans couleur, il n'y a qu'un pas, que d'ailleurs je ne franchirai pas.
Mais quand Dorothy sort de sa maison et entre au pays d'Oz, la couleur apparaît. Tout devient magique. D'ailleurs, des sorcières interviennent régulièrement : l'une bonne (Billie Burke), l'autre méchante (vous savez qui).
Il ne s'agit pas de la première adaptation du roman de L. Frank Baum. Ceux qui me lisent régulièrement ont déjà entendu parler de la magnifique version de Larry Semon, qui fut la première, soit dit en passant.
Mais cette nouvelle version laisse de côté le burlesque cher à Larry Semon pour se concentrer sur la magie de l'histoire. Tout n'est que couleur : les souliers sont rouges (rubis), la méchante sorcière est verte, l'eau est bleue et le chemin de briques, bien sûr, jaune.
Les décors ne sont pas naturels ? La belle affaire. Ce qui nous intéresse, c'est le rêve. A ce propos, j'espère ne pas trop dévoiler en disant que Dorothy rêve. On peut donc en conclure qu'elle rêve en couleurs ! Et c'est surtout ce qui donne l'effet évidemment faux des paysages.
D'une certaine façon, c'est tout à fait normal : nous sommes dans une sorte d'opérette où les personnages évoluent en musique, et surtout en chanson. Les costumes aussi sont ceux d'une opérette. Tout est léger, aérien, même la méchante sorcière sur son balai. Et comme c'est le rêve de Dorothy, on retrouve les personnes qui font son quotidien dans les protagonistes qui l'accompagnent, chacun ayant les mêmes caractéristiques en vrai comme en faux. Même le grand sorcier Oz (Frank Morgan).
Bien sûr, Judy Garland est la star du film. On ne voit qu'elle. Elle est une magnifique Dorothy aux souliers de rubis. Non, ce n'était pas son premier film. Mais c'est tout de même celui qui fera d'elle une star incontournable.
Et puis si on regarde bien, on aperçoit un frère et sa sœur, dans une foule incroyable de nains : Harry et Daisy Earles : Hans et Frieda de Freaks.