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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie dramatique, #Jean-Pierre Jeunet
L'extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet (The young and prodigious T.S. Spivet - Jean-Pierre Jeunet, 2013)

T.S. Spivet (Kyle Catlett) a 10 ans et est un génie scientifique. Certains naissent artistes, d’autres des pros de la gâchette, lui est un scientifique. Malgré son professeur (Richard Jutras) il a inventé un mouvement perpétuel dont le principe est magnétique : évidemment, au bout de 400 ans, il faut remagnétiser les aimants.

Quoi qu’il en soit, T.S. va être récompensé pour son invention : il décide alors de fuir son foyer et d’aller recevoir son prix, quitte à mentir sur ses origines et sa vie.

 

Encore une fois, Jean-Pierre Jeunet nous offre ici un film qui fait du bien (1). 15 ans après son examen de passage (Alien: Resurrection), il retourne en Amérique (le continent) pour signer une nouvelle histoire (improbable, cela va de soi) dont le personnage principal est cette fois-ci un enfant. Un enfant certes, mais avec une pensée plutôt adulte. Et c’est là que le savoir-faire de Jeunet se met en place : à chaque fois que T.S. raisonne ne enfant, des surimpressions se mettent en place, illustrant sa vision (d’un enfant de 10 ans) du monde, soutien pour les adultes qui ont perdu depuis bien longtemps ce système de pensée.

 

Et comme nous sommes chez Jeunet, on a le droit de s’attendre à voir traîner Dominique Pinon : il est indissociable du travail du réalisateur depuis Delicatessen. Il est bien là, en vieux loup de mer ferroviaire (la prairie est son océan, évidemment), accueillant le jeune garçon le temps de cirer ses chaussures et d’une histoire qui va inspirer le garçon par la suite.

 

Outre Pinon, le film porte les stigmates du réalisateur, accentuant l’aspect bricoleur de son personnage principal et surtout insistant sur ces petits riens qui font la vie elle-même. Avec en outre une dimension familiale servie par des interprètes au même niveau d’exigence induite dans le travail du réalisateur. Bien sûr, Helena Bonham-Carter est magnifique, mais qui aurait pu en douter ? A ses côtés, la jeune Niamh Wilson (Gracie Spivet) est un beau mélange d’amour fraternel (sororal ?) et de futilité, ingrédient indispensable dans la résolution générale de l’intrigue.

 

Parce que ce qui fait le sel de cette intrigue, c’est la révélation progressive de ce qu’il s’est véritablement passé quand Layton (Jakob Davies) a utilisé la Winchester qui l’a tué. Et bien entendu, les mensonges (pieux) avancés par TS pour justifier sa présence par mi l’élite scientifique américaine ne vont pas tenir : à un moment, la vérité doit triompher et c’est là qu’intervient celle qui fut une mère lointaine après la mort accidentelle de ce frère jumeau.

Accidentelle, jusqu’à quel point ?

 

Et Jeunet déroule cette histoire merveilleuse (bien que scientifiquement étayée) et donne la part belle à ce jeune garçon étonnamment précoce, lui donnant en outre le rôle de narrateur, nous permettant d’errer avec lui dans son esprit éveillé certes, mais avant tout celui d’un enfant de 10 ans.

Et ça marche : Kyle Catlett est superbe, entouré d’interprètes à la hauteur de sa prestation, permettant in fine ce sentiment de bien-être inhérent au cinéma de Jeunet.

 

Que demander de plus ?

 

  1. Vous remarquerez que je n’use d’aucun anglicisme.
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