Tramp, ça ne veut pas toujours dire clochard. Ici, c'est le bruit que font les gens qui marchent. Parce que c'est un film de chaussures.
Harry (Langdon) est cordonnier dans la boutique de son père. Mais son père, infirme, ne peut plus payer le loyer. Ils vont devoir partir.
Heureusement, Harry, en bon fils, décide de partir trouver l'argent nécessaire.
Et ça tombe bien, Burton, le numéro un des chaussures américaines organise une course à pieds à travers les Etats-Unis.
Par un quiproquo, Harry fait la connaissance de la (très belle) fille de Burton, Betty (Joan Crawford) : celle qui pose pour les affiches publicitaires (et dont il est amoureux !). Elle l'inscrit à la course, et voilà Harry parti pour quelques milliers de kilomètres de traversée.
Avec ce film, c'est le grand saut pour Harry Langdon. Cantonné à des courts métrages, dirigés essentiellement par Harry Edwards, Langdon se lance dans un premier long métrage, sous les ordres de ce même réalisateur.
Harry Langdon était un acteur comique à part. Il n'avait pas le génie de Keaton ou Chaplin. Mais, malgré tout, il possédait un je-ne-sais-quoi qui le rendait attachant.
Son visage aux grands yeux écarquillés lui confère une allure naïve et faible. Et bien entendu, il est très maladroit. Mais cette maladresse est aussi un atout, puisqu'elle lui permet de se sortir de situations assez embarrassantes (voir la scène du bagne).
C'est aussi cette impression de faiblesse qui séduit Betty Burton et l'encourage à le faire participer à la course. Parce qu'on ne peut résister à son regard de cocker.
Car Harry est un grand enfant. Quand son père lui annonce qu'il n'ont plus d'argent, c'est à son vélo tout d'abord qu'il pense. Puis, lors du vol des myrtilles, qui voit-on débouler, la bouche maculée et le pullover rempli de choses ?
Pas étonnant donc, que le fils de Harry et Betty ressemble à son père comme deux gouttes d'eau !
Ce film est le premier des trois qui vont consacrer Harry Langdon. Mais Harry Edwards, habitué des courts métrages, ne semble pas complètement à son aise dans une longue histoire. Heureusement pour Harry (et aussi pour nous), il laissera la place à Frank Capra pour les deux suivants.