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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Henry King
Un Homme de fer (Twelve o'clock High - Henry King, 1949)

Archbury, Grande Bretagne, 1949.

Un homme – Stovall (Dean Jagger) – qui vient d’acheter un chapeau Remarque une carafe en forme de tête d’homme masqué. Il l’achète et se rend dans la campagne alentour, là où se dressait une base aéronavale américaine.

Alors il se souvient : 1942, dans la compagnie 918, dirigée par le colonel Davenport (Gary Merrill) puis par le général Savage (Gregory Peck).

 

C’est un film de guerre, un film d’hommes. Les rares femmes qu’on y croise sont infirmières ou serveuses, c’est dire leur importance dans cette intrigue.

Si Wings ou Hell’s Angels traitaient avec panache les combats aériens des pilotes américains pendant la première guerre mondiale, cette histoire n’a ni le grandiose ni la flamboyance des deux autres films. En effet, ce qui est le plus important dans ce film, ce sont avant tout les personnages. Cet « homme de fer » dont parle le titre français est un homme sévère et pas toujours juste.

 

On retrouve ici un thème qui revient régulièrement dans le cinéma américain : transformer une bande de jeunes garçons en hommes, mais surtout en militaires aguerris (1). Mais contrairement aux exemples énoncés ci-dessous, tout n’est pas à faire. Et quand Savage débarque dans cette compagnie, un certain laisser-aller s’est installé au milieu de ces hommes qui, ne l’oublions pas, sont avant tout des combattants qui risquent leur vie à chaque expédition : cette insouciance permet aux hommes de sortir de leur univers mortifère.

 

Mais c’est la guerre et Savage a décidé de tout changer. Dorénavant, plus dilettantisme : Savage est une poigne de fer dans un gant qui est aussi de fer.

Et ça marche. Les expéditions sont de plus en plus efficaces, et les pertes diminuent.

Mais, et c’est là qu’on atteint le cœur du problème : Savage demande aux hommes autant qu’il se demande à lui-même et c’est en ça que ce film de guerre est différent.


En effet, nous n’assistons qu’à une seule expédition en l’air : des autres nous ne voyons qu’un bout du décollage et de l’atterrissage. Mais lors de cette expédition, Henry King mélange avec bonheur des images tournées en studio avec des images d’archives américaines et allemandes. Le résultat est tout à fait bluffant. En effet, ces images d’archives ne concernent pas seulement des avions qui volent mais aussi des hommes qui mitraillent des avions ennemis.

Et les quelques plans de cockpit tournées par King bénéficient d’un arrière-plan aérien très réaliste fort bien monté.

 

Et puis il y a Gregory Peck. C’est déjà son onzième film et pour une fois, il est dans un rôle qui ne le met pas totalement en valeur. En effet, l’arrivée de Savage et ses premières décisions à la base sont très mal prises et la totalité des pilotes veulent être mutés ailleurs.

Même si Savage est un militaire de grande qualité, on ne peut pas s’empêcher de penser que c’est un sale abruti borné et inhumain. C’est toujours un peu le même genre de personnage qu’on trouve dans ces cas-là (1).

Mais Lee Marvin et Clint Eastwood ont une stature de dur-à-cuire, il n’en va pas de même pour Peck qui a souvent une allure dégingandée lui réservant des rôles de personnages un tantinet faibles ou maladroit (3). Savage n’est rien de tout cela.


Mais, il y a le point de rupture, indispensable à son personnage pour s’assurer la sympathie des spectateurs : elle intervient lors de la dernière expédition du film. Savage est allé au bout de ses limites et montre que finalement, il n’est pas plus en fer que ça, qu’il est avant tout un homme, même s’il doit aller jusqu’au bout de ses limites pour s’en apercevoir

Un film de guerre différent (4).

 

 

  1. Aldrich et ses 12 Salopards, Eastwood et son Heartbreak Ridge, Kubrick et son Full metal Jacket (etc.)
  2. On filmait aussi dans les carlingues, ne l’oubliez pas.
  3. Oui, je sais, il y a Duel au Soleil, on en reparlera.
  4. Encore un !

 

 

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