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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Yves Robert
Un Eléphant, ça trompe énormément (Yves Robert, 1976)

Une jeune femme en rouge.

Un courant d'air.

Une robe qui se soulève.

Et une vie qui bascule...

 

Quatre. Comme les mousquetaires (d'ailleurs ils jouent au tennis).

Daniel (Claude Brasseur), Simon (Guy Bedos), Bouly (Victor Lanoux) et Etienne (Jean Rochefort). C'est Etienne qui raconte, juché au dernier étage d'un hôtel de l'Etoile, avec vue imprenable sur l'Arc.

Il raconte ses amours, les conjugales avec Marthe (Danièle Delorme), et les autres, avec Charlotte (Anny Duperey).
 

Nous sommes chez Yves Robert, alors il s'agit avant tout d'un film sur l'amitié. Celle de quatre quadragénaires, encore un peu adolescents : Bouly est un coureur invétéré, alors évidemment, sa femme le quitte ; Daniel a toujours des tenues incroyables ; Simon a une liaison passionnelle, avec sa mère ; et Etienne aimerait bien une nouvelle liaison avec une jeune femme qu'il vient de rencontrer.

Mais ils sont inséparables, toujours prêts à tout pour rire ou sauver un copain. Et la morale dans tout ça ? On s'assoit un peu dessus, pour peu que le moment présent soit savouré jusqu'au bout : chacun y va de sa relation extraconjugale : Bouly avec tout ce qui se présente ; Simon, avec n'importe quelle femme qui pourrait lui faire oublier sa mère ; Etienne avec Charlotte ; et Daniel...

 

Daniel avec un jeune homme qu'il vient de rencontrer. C'est d'ailleurs un moment fort du film quand son homosexualité est dévoilée, de but en blanc à ses amis de toujours, sans préparation, sans précaution. Et cette annonce, qui n'en est pas une réellement, refroidit les trois autres, prenant conscience - surtout Bouly, une espèce de beauf aux idées plutôt arrêtées - de leur différence. Claude Brasseur est d'une grande dignité dans ce moment tragique pour lui - il sera d'ailleurs récompensé pour ce rôle duel et subtile aux Césars. Une scène très forte. Il y a dans la découverte de cette nouvelle le même état d'esprit que dans Quatre Mariages et un enterrement, quand la bande d'amis apprend la relation entre Gareth et Matthew.

Et puis il y a Mouchi (Marthe Villalonga). C'est la mère de Simon, et un véritable dragon en furie : pied-noir, archétype de la mère juive envahissante. Et cela malgré une très petite différence d'âge avec Guy Bedos (deux ans les séparent !). Un régal.

 

Et avec Dabadie aux dialogues, on a droit à de magnifiques saillies :

« A la maison, les mômes, son transistor, trente-huit piges... J'aime pas les formules, mais, c'est une femme heureuse. »  (Bouly)

« J'aime vos seins. Enfin surtout le gauche. » (Lucien - Christophe Bourseiller - à Marthe)

« Mais si maintenant faut payer pour te voir, dis-le. Je savais pas. Combien je te dois ? » (Mouchi à Simon)

« Je pris conscience de ce que si les femmes sont désirables, les chevaux sont hauts et les forêts profondes. » (Etienne, perdu dans la forêt)

 

C'est un microcosme attachant, où les aventures amoureuses sont et aussi font le sel du film.

On en redemande.

Pas étonnant qu'Yves Robert et Jean-Loup Dabadie en aient tiré une suite pour l'année d'après.

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