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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Drame, #Robert Duvall
Wild Horses (Robert Duvall, 2015)

Scott Briggs (Robert Duvall) est un Américain. C’est un Texan fier et farouche, propriétaire jaloux de son ranch.

Scott Briggs a trois fils qu’il a élevés dans la religion, sa bible étant rangée dans le même tiroir que son pistolet.

Mais Ben (James Franco), son fils cadet, est homosexuel.

Et ça, Scott Briggs ne l’accepte pas.

Alors il chasse son fils, et l’ami qui était avec lui.

 

C’est un beau film que nous propose ici Robert Duvall. Il est en outre le personnage central d’une intrigue à multiples tiroirs dont la résolution ne pourra pas se faire sans connaître ce qu’il s’est passé quinze ans plus tôt, quand il a chassé son fils (voir ci-dessus).

La quête principale du film, c’est une « affaire froide » (« cold case », comme on dit là-bas) : Jim Davis (Darien Willardson) a disparu, à la même période que Scott chassait son fils de chez lui. Et Samantha Payne (Luciana Pedraza alias Mme Duvall)  une Texas Rangers, a rouvert le dossier et cherche ce qui a bien pu arriver à ce jeune homme.

Dans le même temps, on assiste à une réunion de famille, un de ces conseils qui marquent les participants et donne un sens très différent à leurs vies.

 

Bien sûr, la démarche de Scott envers ses fils est intéressée. Il ne les fait pas venir seulement pour une annonce importante. C’est pour son fils cadet qu’il le fait, pour le revoir.

Mais il s’agit avant tout d’une démarche égoïste : il veut mettre en ordre ses affaires avant le grand départ, qui semble imminent d’après ce qu’il laisse entendre.

Mais si les contingences matérielles (héritage) sont vite expédiées, c’est tout le poids du mensonge qu’il veut expédier. Il veut soulager sa conscience.

 

Alors il parle. Tout du moins il essaie de parler, mais comme il n’en a pas l’habitude, il met du temps. Et même parfois il se tait. C’est surtout ce mutisme que lui reproche Ben : ne jamais répondre quand la question est trop dérangeante. Et là encore, s’il fait un énorme effort pour essayer de parler, il s’arrête à chaque fois en cours de route, laissant encore une part d’ombre planer.

 

Oui, cet homme est à la recherche de la Rédemption*. De SA rédemption. Mais lui qui affiche une façade d’homme rude n’est malheureusement pas capable d’assumer. « Je suis un lâche » répète-t-il pour excuser le mal qui a fait, les révélations qu’il n’a pas su dire à temps.

Le temps a passé, et au seuil de la mort, il veut faire la paix avec son fils renié. Du bout des lèvres il accepte son homosexualité. De toute façon, il n’a plus le choix. Mais cette acceptation est restreinte (« parce que tu es mon fils. ») et surtout elle s’arrête au bout de ces lèvres qui viennent de le dire. Il n’est pas question de savoir comment Ben vit, et ce qu’il ressent.

 

Scott est un personnage hors du temps. Il vit une vie rêvée de cowboy dans son ranch, transmettant son amour des chevaux à ses petits enfants, mais ne voit pas la société évoluer : il a ses certitudes toutes forgées dans la Bible, justifiant alors chacun de ses faits et gestes.

Et le plus bel exemple de ce décalage est sa rencontre avec Samantha, Texas Rangere (si vous me permettez ce néologisme) : il s’étonne que les femmes occupent un tel poste ; elle lui répond qu’elles ont même le droit de voter**.

 

Je terminerai en vous laissant découvrir l’issue de ses démarches : sera-t-il sauvé ? Quel est l’avenir de sa relation avec son fils ?

Ce fils honni pour son orientation sexuelle, mais qui est pourtant son préféré…

 

 

* N’oublions pas qu’il est très religieux

 

** 19ème amendement, voté le 21 mai 1919 !

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