Et de 5 !
Mais bon, on s’en serait peut-être passé…
Et la présence de Roald Dahl (scénario) ne rattrape pas grand-chose.
Pourtant, tout était là pour un nouveau et amusant épisode de l’agent secret le plus célèbre au monde.
Même l’intrigue commençait sur les chapeaux de roue.
Un vaisseau spatial américain (qui ressemble plus à un suppositoire qu’au Millenium Falcon) est absorbé par un plus gros et on accuse les Russes d’avoir fait le coup. Ces derniers jurent sur leur grand Lénine qu’ils n’y sont pour rien et la tension monte.
Heureusement, les services secrets britanniques sont sur la brèche et ont mandaté leur espion numéro 1 – en fait, c’est plutôt le 7 – rien moins que James Bond (Sean Connery) !
Mais coup du sort : James est trahi par une jeune femme (comme c’est étonnant) et abattu par d’affreux tueurs à Hong Kong (1).
Oui, vous avez bien lu : James Bond est mort !
Mais rassurez-vous, si c’était vraiment le cas, il n’y aurait pas eu de film. Ce qui aurait peut-être mieux valu…
En effet, même si M (Bernard Lee), Q (Desmond Llewelyn) et Miss Moneypenny (Lois Maxwell) sont fidèles au poste, ça ne marche pas.
Il faut dire que Lewis Gilbert (qui reviendra encore deux fois dans la série) n’arrive pas à cerner ce qui fait le sel des aventures précédentes : oscillant sans cesse entre réalisme et surenchère dans les effets spéciaux, il en oublie le décalage indispensable mâtiné d’humour so british qui fait le charme des autres films.
Premier écueil : les rapports administratifs que tout le monde attend (avec M, Q et Moneypenny, bien sûr) sont réduits à leur plus simple expression, comme si tout ce qui se passait était très grave. Oui, la situation l’est, mais nous sommes dans un James Bond, que diable !
Deuxième écueil : si les gadgets et la technologie sont très avancés, on en arrive à se dire que c’est trop. Du fait de la partie spatiale de l’intrigue, il y a pléthore d’écrans : surveillance du personnel, du vaisseau, de James Bond qui se déplace… Mais si ces écrans sont indispensables à l’intrigue, ils en pervertissent la crédibilité. Déjà qu’habituellement, les aventures sont à la limite du vraisemblable – mais ça fait partie du jeu – ici, c’est trop. Ces écrans nous permettent de voir les différentes phases de piratages des capsules spatiales.
Et là, je dis stop : je ne suis pas le mauvais cheval (2), mais j’ai du mal à comprendre comment on peut suivre les manœuvres criminelles du S.P.E.C.T.R.E (parce que c’est lui, bien sûr, le méchant organisme qui veut semer la tempête nucléaire) sur un écran. Qui est derrière la caméra à filmer ? Et si c’est un autre satellite, pourquoi personne ne l’aperçoit-il sur son écran (3) de radar ? Bref, ça ne va pas du tout.
Je ne parle pas non plus du vaisseau ennemi qui explose (bruyamment, mais ça c’est aussi le cas dans La Guerre des étoiles, alors ça ne compte pas) à quelques (centi)mètres de l’autre capsule américaine sans que cette dernière ne soit affectée par sinon le souffle du moins les vibrations…
Non, ça ne va pas.
Que retenir de ce film alors ? Pas grand-chose, sinon que c’est un nouveau film des « premières fois ».
En effet, c’est la première fois que James Bond se marie. D’un autre côté, c’est pour la mission et en plus, il a donné un faux nom, alors ça ne compte pas vraiment.
C’est aussi la première fois que nous voyons le Numéro 1 de l’organisation : il s’appelle Ernst Stavro Blofeld (Donald Pleasance), et il adore les chats, enfin surtout un magnifique angora turc qu’il tripote à longueur de film, mais qui semble ne pas survivre à l’épisode puisque que Blofeld s’enfuit sans lui…
Et puisqu’on en est aux premières fois, c’est la première fois que nous voyons Charles Gray dans les aventures de James Bond. Il est alors un contact de Bond qui ne devrait pas s’adosser à un mur, surtout si celui-ci est en papier. Il reviendra dans le suivant avec Sean Connery : Diamonds are forever.
Je terminerai en évoquant les effets spéciaux qui sont franchement rudimentaires qui ajoutent dans la lourdeur du film, l’éruption volcanique étant par ailleurs un sommet de trucage minable.
Si après ça, vous voulez quand même le voir, je ne peux plus rien pour vous…
PS : A You only live twice, je préfère largement You only live once…
- Il ne faut pas chercher là-dedans la raison du départ des Anglais de cette enclave chinoise : c’était déjà prévu avant (le bail était arrivé à terme).
- Si, des fois, quand même…
- Encore un !