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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #George Melford
Young Romance (George Melford, 1915)

Nellie Nolan (Edith Taliaferro) travaille au rayon parfumerie d’un grand magasin et rêve d’une vie aisée, dans des palaces, comme les jeunes aristocrates dont elle lit les aventures dans les feuilletons à quatre sous. Tom Clancy (Tom Forman) travaille dans le même magasin, au rayon quincaillerie, et rêve d’aventures, comme celles de ce jeune homme dont il lit les péripéties dans le même feuilleton que Nellie.
Un jour, c’est décidé, ils vont vivre leur rêve : fréquenter les palaces pour y trouver l’amour (pour elle) et l’aventure (pour lui).

Et bien entendu, ils vont fréquenter le même palace et se rencontrer.

Mais ils vont aussi rencontrer d’autres personnages, pas toujours bienveillants…

 

Cecil B. DeMille, qui parraine ce film, avait donc un frère aîné qui fut éclipsé par son succès, et dont la découverte de ses différentes productions est toujours un ravissement. Ici, il n’est crédité qu’au scénario, mais on peut se demander où s’est arrêté son rôle tant ce film ressemble à ce qu’il a pu réaliser par la suite : il faut dire que cescénario s’appuie sur une pièce qu’il a lui-même écrite, étant avant tout un homme de théâtre. De même, on sent la présence du frère cadet dans une courte séquence où les éclairages sont magnifiques. Sans oublier un habitué des films de Cecil B. : Raymond Hatton (Jack, l’ami de Tom).

 

Si Cecil B. a très souvent décrit les aristocrates américains et leurs intérieurs fabuleux, William, quant à lui, reste toujours près des petites gens et ces deux héros ne font pas exception : on se demande d’ailleurs comment ils ont fait pour ne pas rencontrer sur leur lieu de travail... Mais pas longtemps parce que c’est là qu’est tout le sel de cette intrigue bine improbable mais tellement réjouissante.

George Melford a su s’entourer d’acteurs dont le jeu reste très juste, un tantinet stéréotypé – c’est indispensable dans une comédie – et soutenu par un montage équilibré qui a l’avantage de mettre en valeur les (belles) images du chef-opérateur, William Stradling, que de Mille (1) retrouvera pour son deuxième film en tant que réalisateur l’année suivante (The Raggamuffin).

 

Mais comme nous sommes en 1915, les deux « stars »du film ont vite été oubliées par la suite – et encore plus maintenant ! – et ce malgré leur prestation plus qu’honorable. Edith Taliaferro – qui n’a fait que très peu de films – alterne avec bonheur les différentes pulsions de son personnage : l’enthousiasme de la jeune Nellie qui découvre cette vie (temporaire) de riche, et la retenue, voire la morgue d’Ethel van Dusen, cette héritière dont elle usurpe l’identité.

On notera aussi la présence d’Al Ernest Garcia dans un rôle similaire à celui de Tom : le comte Spanioli, qui n’est pas plus comte que vous ou moi (2) : véritable escroc coureur de dot, il n’hésite pas à éliminer ceux qui sont sur son chemin pour arriver à Ethel/Nellie. Le négatif de Tom, véritable personnage positif de ce film.

 

Au final, si nous ne sommes pas dans le Scheik, Melford nous propose un « petit » film très réjouissant, servi par un scénariste  de première catégorie (voire plus), le tout sous l’œil attentif d’un autre géant, et non des moindres.

Alors, ne boudons pas notre plaisir !

 

  1. William : notez la différence d’écriture des noms par les deux frères.
  2. En tout cas, moi, je ne le suis pas…
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