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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Philip Noyce, #Policier
The bone Collector (Philip Noyce, 1999)

Lincoln Rhyme (Denzel Washington) est un enquêteur hors pair. Malheureusement pour lui, quatre ans plus tôt, il fut victime d’un accident lors d’une exploration de scène de crime. Il est maintenant dans un lit, ne pouvant bouger que la tête et un doigt.

Il est aussi victime de crises qui l’emmènent de plus en plus vers un état végétatif. Alors il décide d’en finir et prépare sa transition finale auprès d’un ami médecin (John Benjamin Hickey).

C’est alors qu’un nouveau crime est découvert : Amelia Donaghy (Angelina Jolie), une jeune policière, a mis à jour un cadavre mis en scène par un tueur en série.

Rhyme se sent revivre, le temps d’une affaire.

 

Il y a chez Phillip Noyce une influence hitchcockienne indéniable, et surtout le film Rear Window.

En effet, dans Sliver, il mettait en scène un homme qui espionnait ses voisins, traquant ainsi leurs moindres secrets. Ici, Rhyme n’espionne personne, mais il est paralysé, tout comme l’était James Stewart du fait de ses jambes cassées. Et si ce dernier utilisait Grace Kelly pour se déplacer à sa place, ici Rhyme fait la même chose avec Amelia.

Et comme chez Hitchcock, Rhyme va devoir affronter physiquement le meurtrier.

 

Mais nous ne sommes pas chez Hitchcock, et nous ne restons pas non plus chez Rhyme. Tout comme dans Sliver, Noyce fait dans le sensationnel. Mais si on pouvait le lui reprocher, ici, même si les crimes décrits sont terribles, il prend plus de distance, nous laissant la plupart du temps imaginer ce qui a pu arriver.

Et d’une manière générale, Noyce est beaucoup plus subtile, nous proposant un film plutôt habile, sinon intelligent.

Il faut dire que le duo vedette fait beaucoup pour assurer la qualité.

 

Denzel Washington a toujours ce côté cool (Steve McQueen est mort, il fallait bien le remplacer) qui lui donne une aura formidable. Il a beau rester sur son lit (de douleurs, bien sûr), il n’en demeure pas moins omniprésent sur l’écran. Cette immobilité forcée étant contrebalancée par un jeu facial impeccable.

En face de lui, Angelina Jolie (1) va au-delà de son apparence de jolie fille pour composer une policière humaine, hantée par le souvenir de son père (2). C’est une femme qui fuit. Elle fuit le souvenir de son père, fuit la police traditionnelle (3), et surtout fuit un quelconque engagement personnel. En effet, elle commence le film auprès d’un jeune homme avec qui elle semble heureuse, mais qui finalement lui lance à la figure qu’il aimerait aller plus loin, ce qu’elle n’est pas prête à faire.

 

Mais si le film fonctionne bien, c’est aussi grâce au reste de la distribution. Les anciens collègues de Rhyme sont les plus visibles certes, mais ses nouvelles connaissances – Thelma (Queen Latifah, formidable) son infirmière, ou Richard Thompson (Leland Orser, illustre second rôle) qui assure la maintenance des moniteurs médicaux – ont aussi leur importance. Thelma est une infirmière qui, malgré l’état pitoyable dans lequel est son patient, ne se laisse pas impressionner voire apitoyer par ses piques. Elle lui tient tête et voit d’un très bon œil cette renaissance qui se produit. De plus, son engouement pour les puzzles (il faut bien passer le temps) devient un élément indispensable à la résolution de l’intrigue.
Elle fait partie de la nouvelle vie de Rhyme et y prend une place primordiale, malgré les protestations de ce dernier qui préfèrerait mourir en paix une bonne fois pour toute.

 

Mais ce baroud honneur en quelque sorte, c’est le testament de cet homme qui ne se voit pas finir en légume, de quelque espèce que ce soit. Mais alors qu’il s’apprête à partir définitivement, c’est autre chose qu’il va trouver. Vous allez croire que je fais une fixation, mais avec Amelia, c’est la rédemption qu’il va trouver. C’est un homme qui se sait perdu et veut en finir. Cette enquête lui permet juste de patienter en attendant la fin. Or, nous savons bien que le suicide est très mal vu par la religion. Grâce à cette enquête, il va revenir à la vie, reportant son départ sine die, mais surtout retrouvant de la même occasion cette chance de salut qu’il se refusait (4).

 

Bref, une traque haletante – les tueurs en série sont toujours fascinants, surtout au cinéma – nous offrant un film intelligent, servi par une distribution adéquate.

Que demander de plus ?

 

 

  1. Décidément, elle porte bien son nom…
  2. Policier lui aussi, suicidé avec son arme de service.
  3. Elle intègre une unité spécialisée dans la délinquance juvénile.
  4. Les suicidés sont damnés, même si on dit que la plupart terminent se retrouvent fonctionnaires dans une administration post-mortem…
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