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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Harold Lloyd
Le petit Frère (The kid Brother - Ted Wilde*, 1927)

Le petit frère, c’est Harold Hickory (Harold Lloyd).

C’est le plus jeune, mais aussi le plus faible.

Il faut dire que les Hickory sont de sacrés gaillards : le père (Walter James), shérif de Hickoryville (tiens, tiens) est une montagne, et ses deux premiers fils (Leo Willis & Olin Francis), s’ils n’ont pas inventé la poudre sont aussi imposants que leur père.

Alors évidemment, Harold paraît bien frêle à côté d’eux…

Alors pendant que ses frères travaillent dur à la ferme, il assure l’intendance.

Arrive un spectacle ambulant. Il y a Mary (Jobyna Ralston), une jolie danseuse, flanquée de deux personnages troubles : Flash (Eddie Boland) – un  charlatan qui vend un remède miracle qui redonne la santé et permet d’encaustiquer les meubles – et Sandoni (Constantine Romanoff), un colosse.

 

Nous sommes ici dans une intrigue qui rappelle David l’Endurant d’Henry King (1921), mais d’un point de vue comique. Il faut dire qu’Harold Lloyd est extraordinaire : il a toujours son aspect un tantinet niais et peu sûr de lui, mais à l’instar de Grandma’s Boy, il sait puiser du courage et se sort des situations. Mais cette fois-ci, pas besoin de talisman plus ou moins magique : l’amour et la confiance de Mary sont sa motivation.

Et surtout, les gags sont nombreux et très élaborés. Il y a un crescendo dans le rire. On part d’une situation très slapstick (chute, coups…) pour aller vers des gags de plus en plus subtiles, même dans les échanges de coups : la scène où les frères s’en prennent à leur père est magnifique.

 

Il y a d’ailleurs beaucoup de violence dans ce film où on se bat continuellement : Harold contre son voisin (et ennemi) Hank Hooper (Ralph Yearsley) ; Harold contre ses frères ; ses frères contre son père… Le paroxysme étant la lutte contre Sandoni dans l’épave, où sous prétexte qu’il ne s’est pas nager, Harold va entraîner la brute dans l’eau. Un malaise commence à s’installer – on n’est pas habitué à ce genre de combat : on pourrait presque penser qu’il a l’intention de le noyer !

Autre moment grave du film : les habitants qui veulent lyncher le shérif.

Heureusement, c’est une comédie. Pourtant, on n’est pas passé loin.

 

Le cinéma muet burlesque est à son apogée. Les chefs-d’œuvre comiques s’enchaînent avec toujours plus de subtilité dans les gags visuels. Malheureusement (?), le parlant va mettre ce genre au rancard, développant un humour parlé : la screwball comedy.

Qu’on soit bien clair, ce nouveau genre a produit de magnifiques films, très drôles, mais il est dommage que le burlesque ait été mis de côté : il suffit, pour s’en convaincre, de voir les films de Chaplin – qui a continué jusqu’à la limite – et ceux de Tati, après la deuxième guerre mondiale, pour voir que le comique visuel avait toujours sa place.

 

Quoi qu’il en soit, Harold Lloyd nous offre un spectacle incroyable avec cascades et morceaux de bravoure, le tout filmé par Walter Lundin, avec une caméra vivante qui suit beaucoup de ses déplacements : qu’ils soient horizontaux ou verticaux (l’escalade de l’arbre).

 

Un classique à (re)découvrir.

 

 

 

 

 

* et J. A. Howe, Harold Lloyd et même Lewis Milestone !

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