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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Frank Capra, #Harry Langdon, #Muet, #Comédie

Deuxième long métrage avec Harry Langdon - Frank Capra est passé du scénario à la réalisation - l'Athlète incomplet donne une meilleure image de Harry Langdon que le faisait le long métrage précédent, Plein les Bottes. [Là encore, il faut passer sur le titre français qui n'est pas du meilleur effet. En effet, le titre original - l'Homme fort - se prête plus à l'intrigue du film parce que cet homme fort n'est pas celui qu'on croit.]

L'intrigue est plus complexe. Elle concerne deux histoires : celle de Paul Bergot (Harry Langdon), et celle de la petite ville de Cloverdale.

Paul Bergot est un soldat sur le front belge. Il reçoit régulièrement des lettres de sa marraine de guerre, Mary Brown (Priscilla Bonner). Fait prisonnier, il est démobilisé et regagne les Etats-Unis avec son ancien ennemi, le grand Zandow (Arthur Thalasso), l'homme le plus fort du monde.

Cloverdale est une petite bourgade américaine plus si tranquille que ça depuis que Mike McDevitt (Robert McKim) - truand notoire et trafiquant d'alcool - a pris en main l'hôtel de ville pour en faire un lieu de spectacle et de débauche. Son ennemi, le Révérend "Holy" Joe Brown (William V. Mong), qui a une fille nommée Mary (tiens, tiens...).

Enfin aux Etats-Unis, Paul recherche Mary, sans succès.

Heureusement le destin veille, et les deux intrigues se rencontrent : le grand Zandow doit se produire à Cloverdale !

Oui, l'homme fort n'est pas celui qu'on croit puisque Zandow, victime du tord-boyau local ne peut assurer son numéro, et c'est Paul qui doit le remplacer au pied levé.

Rassurez-vous, c'est une comédie, tout se terminera bien. Et pourtant, ce n'était pas gagné d'avance.

Avec l'Athlète incomplet, Capra et Langdon nous offrent un film formidable (n'ayons pas peur des mots !). Ce film est de loin meilleur à Plein les Bottes, Capra étant plus à l'aise dans ce format que son prédécesseur.

Et Harry Langdon est tout simplement merveilleux !

Il a le même type de personnage que précédemment : un grand enfant naïf, faible, et un tantinet dans la lune. A cela deux raisons : sa petite taille et son air poupin, dont il joue. Il faut le voir refuser puis se débattre quand Lily (Gertrude Astor) - une fausse Mary Brown - lui fait des avances, ou encore quand il entre dans le studio d'art par inadvertance, alors qu'une femme y pose nue...

Mais sous ses airs de petit homme frêle, se cache un garçon courageux (jusqu'à un certain point).

Avec ce film, on dépasse les limites dans lesquelles Harry Langdon évoluait dans son long métrage précédent. Les gags s'enchaîne avec plus de rythme et plus de recherche. Comme Chaplin ou Keaton, Langdon a un personnage standard : veste un petit peu trop juste, pantalon un tantinet trop long, et surtout, un chapeau abimé, toujours le même. La comparaison avec Chaplin et Keaton n'est pas anodine, comme le dirait mon grand ami, le professeur célèbre Allen John (allez-voir son blog*, si, si !) : Langdon est tout sauf une resucée de ces deux grands artistes, ou encore de Harold Lloyd. Il a son humour et ses manières, qui sont, certes, différents mais valent largement autre chose qu'un entrefilet dans une encyclopédie du cinéma. Il y a beaucoup de pudeur chez Langdon (voir la rencontre avec Mary pour s'en convaincre), mais son humour est aussi ravageur que celui des autres.

Il est grand temps de (re)découvrir cet artiste oublié et dénigré !

* C'est ici :

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