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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Francis Ford Coppola, #Gangsters
Cotton Club (The Cotton Club - Francis Ford Coppola, 1984)

Harlem, 1928.

Dixie Dwyer (Richard Gere) joue du cornet dans un club.

Dans ce même club, les frères Williams (le regretté Gregory Hines et son frère aîné Maurice) ont un duo de claquettes.

Parmi les clients, Vera Cicero (Diane Lane), et surtout Dutch Schultz (James Remar, fabuleux), un caïd vraiment mauvais.

Et le Cotton Club, plaque tournante de ce microcosme.

 

Le Cotton Club, c'est le club mythique de Harlem où les Blancs venaient voir et écouter les Noirs. C'est là que se sont produits Duke Ellington, Cab Calloway ou encore Joséphine Baker,(pour ne citer qu'eux).

Ici, c'est le centre de l'action. Tout le monde va au Cotton Club : pour y jouer (les frères Williams), pour voir (Dutch Schultz), pour être vu (Chaplin, Cagney, Swanson...), pour vivre (Owney Madden/Bob Hoskins)...

Mais derrière le strass et les paillettes du Club, des histoires moins belles se déroulent. pendant environ cinq ans, on assiste à lune évolution de la société : officielle avec au final l'acceptation des Noirs comme spectateurs (à l'écart, tout de même), et officieuse avec l'installation de la Mafia italienne.

On suit en parallèle l'ascension de Sandman et la déchéance du Dutch (d'où la séquence finale, voir plus bas). Et au milieu de tout ce petit monde : Dixie Dwyer. Découvert par le Dutch (= le Hollandais), il va peu à peu s'en éloigner et vivre sa vie dans ce monde en constante évolution, l'avènement du cinéma parlant et la crise de 1929.

 

Dix ans après Le Parrain 2, Coppola renoue avec les films de gangsters. Mais un peu avant l'avènement de la mafia. Ca pourrait presque être le lien qui manque entre les débuts de Vito Corleone (Robert de Niro) et le même en patriarche établi (Marlon Brando). D'ailleurs, le futur parrain, Charles Luciano (« Little » Joe Dallessandro) a un grain de beauté sur le visage (sur l'autre joue, mais qu'importe, le clin d'œil est là).

Et comme nous sommes chez Coppola, nous assistons aussi à la désagrégation d'une famille, les Dwyer : le père, déjà disparu ; la mère qui donne des cours de danse aux enfants du quartier ; Vince (Nicolas Cage) qui tourne gangster ; et Dixie qui voit sa famille se diluer avec le temps.

Et puis la violence est là, indispensable à ce sujet, souvent soutenue par des numéros musicaux du Club, en surimpression. N'oublions pas que Dutch Schultz est un mélomane !

La musique, d'ailleurs est omniprésente et rythme la vie des personnages. Evidemment, Duke Ellington se taille la part du lion (à tout seigneur, tout honneur), apparaissant même (Zane Mark) : ouverture du film avec The Mooche ; clôture avec, sur fond bleu évidemment, Mood Indigo... Mais il faut compter aussi avec Cab Calloway (Larry Marshall) - « monsieur Plus » comme l'appelait Cabu - qui nous fait un magnifique numéro avec son incontournable Minnie the Moocher. Un régal.

 

Enfin, Coppola nous offre, en point d'orgue une séquence en montage parallèle d'une grande virtuosité. Elle rappelle celle d'Apocalypse Now, quand le général est enfin tué, en même temps qu'un taureau. Mais ici, pas de bête menée à l'abattoir. Quoi que... D'un côté, le Dutch, de l'autre Dalbert Sandman Williams dans un numéro de claquette époustouflant. Sans musique, rien que lui, ces chaussures ferrées et une poursuite lumineuse. Et plus la danse gagne en intensité, plus l'issue - fatale, bien sûr - se rapproche pour le Dutch.
Mais on ne pouvait pas finir sur une note aussi dramatique alors Coppola nous offre un final musical sur High Life (Ellington) où la danse du Club se mêle au destin des personnages, dans un décor - bien entendu - de spectacle.

Parce que finalement, ce n'était qu'un spectacle.

 

Cotton Club est un film qui se déguste comme une friandise rare : avec délectation, mais surtout avec gourmandise.

A (re)voir donc, mais aussi à écouter...

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