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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Gangsters, #Francis Ford Coppola, #Robert de Niro

Décembre 1958. Nous retrouvons la famille Corleone, trois ans après le premier opus. Michael (Al Pacino) est toujours le chef de famille, et il règle toujours ses affaires en faisant des offres qu’on peut difficilement refuser… Michael est toujours en quête de légalité. Il a émigré à Las Vegas, mais rien n’a changé.

Ou plutôt si. Le monde change : bientôt les Barbudos prendront le pouvoir à Cuba, et aux Etats-Unis, Kennedy sera élu. Une nouvelle ère s’ouvre. Alors Michael s’associe avec un grand ponte : Hyman Roth (Lee Strasberg). Mais Roth est un adversaire coriace, et Michael sera à deux doigts de tomber.

Parallèlement, nous assistons à l’avènement de Vito Corleone, de son départ précipité de Sicile (en 1901), à ses débuts de protecteur de quartier (dans les années 1920). Nous voyons apparaître successivement Santino, Fredo, Michael et bien entendu Connie, les enfants de Vito, ainsi que Clemenza et Tessio, les futurs hommes de main du « Parrain ».

Ce deuxième épisode de la saga Corleone est magnifique. Il se base sur quelques chapitres du livre, écartés dans le premier film. Coppola recrée sous nos yeux Little Italy en 1917. C’est magique. Il ne manque que le linge entre deux immeubles ! Pour le reste, Vito (Robert de Niro impeccable), suivant les pas de son père met en place sa stratégie que tout le monde connaît : « je vais lui faire une offre qu’il ne pourra pas refuser. » Le personnage de Vito est de plus riche de sentiments. La famille est quelque chose d’important pour lui, comme l’honneur et le devoir. Il faut le voir s’inquiéter de la santé de Fredo pour le comprendre.

Ce parallèle est important pour la saga : elle détermine deux instants cruciaux de la famille Corleone : l’avènement de Vito d’une part, l’évolution de la famille vers une ère nouvelle d’autre part. Mais c’est sans conteste la partie retro que l’on préfère. Elle est superbement reconstituée. Il paraît évident qu’elle inspirera Sergio Leone pour Il était une fois en Amérique, qui, en plus, utilisera le même acteur.

On ne peut que regretter la mort de Mario Puzo alors que lui et Coppola avaient en projet la période intermédiaire : comment Vito est devenu chef d’une grande famille de New York. C’est comme ça.

Pour le reste, c’est du grand Coppola. Nous avons l’incontournable montage parallèle final, qui, là encore, permettra à Michael de solder ses comptes et son passé. Mais c’est aussi l’heure de la solitude : Kay va le quitter, sa mère et Fredo vont mourir. Il ne restera plus que lui et Connie.

La scène de l’anniversaire de Vito de 1941 (on parle de l’attaque de Pearl Harbour) est assez caractéristique du film : les enfants attendent leur père pour lui faire une surprise. Mais, rapidement, la situation va s’envenimer et Michael se retrouvera (déjà) seul. Cette solitude s’installe inexorablement, et atteindra son point d’orgue dans le troisième volet.

Pour l’heure, nous assistons à l’évolution du monde de Michael, en bien comme en mal. Cet épisode est aussi beaucoup plus marqué que le précédent : plusieurs indices temporels nous permettent de nous repérer dans l’histoire. Alors que dans le premier épisode, on savait que le film commençait juste après la deuxième guerre mondiale, nous avons ici des références plus tangibles de l’époque : la prise de pouvoir par Fidel Castro à Cuba, des références à l’administration d’Eisenhower. Pour la partie passé, les dates sont carrément inscrites et nous permettent de nous plonger dans le temps.

On dit souvent que la suite d’un film est toujours mineure. Cela ne s’applique pas pour ce film. ON reste dans une intrigue solide, avec des acteurs justes et efficaces. La présence de Mario Puzo – l’auteur du livre – est pour quelque chose. Il est clair que Coppola et lui ont fait un travail remarquable.

Mais trêve d’éloges : regardez-le !

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