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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Raoul Walsh, #Gangsters
Regeneration (Raoul Walsh, 1915)

C’est déjà le dix-neuvième film que réalise Raoul Walsh, et le premier avec son nouveau contrat chez William Fox. Mais ce film va tout de suite lui valoir un doublement de son salaire, ce qui n’est que justice tant le film qu’il nous propose est magnifique.


Owen (John McCann, Harry McCoy puis Rockliffe Fellowes) est un jeune garçon d’une dizaine d’années quand il perd sa mère et se retrouve seul. Il est alors recueilli par ses voisins, Jim (James A. Marcus) et Maggie (Maggie Weston) Conway : un alcoolique et une mégère. Jim va donc grandir dans un milieu défavorisé où la force et la ruse – et un mépris de la Loi – sont les seules valeurs.

A 25 ans, il est le chef du gang de son quartier. Dans ce quartier s’installe un foyer d’accueil dirigé par la jeune et belle Mary Deering (Anna Q. Nilsson), une jeune femme riche mais qui veut aider ses contemporains.

Bien entendu, Owen tombe amoureux de la jeune femme…

 

Si l’intrigue est édifiante – nous sommes en 1915, la morale passer avant tout – le film lui, n’est pas si sage que ça. En effet, Walsh nous propose un film de gangster où la douceur et la bienveillance de Mary sont contrebalancées par la dépravation des voyous et la violence de leur milieu.

Owen a appris à se battre et ses acolytes sont de véritables mauvaises graines : ils volent, boivent, jouent… Bref, tout ce que Mary veut combattre.

Si la tâche semble ardue, Mary reçoit tout de même un coup de pouce du destin : lors d’une promenade en ferry, un incendie se déclare et Owen sauve deux petites filles, faisant ainsi la conquête de Marty. Et par là même, son lent chemin vers le côté vertueux de la vie, amorçant la régénération du titre.

 

En plus d’une intrigue somme toute réaliste, les différentes prises de vue sont assez magistrales pour cette année 1915. Nombre de fois, nous assistons à des travellings avant et arrière amenant le spectateur à se faire une idée d’ensemble de ce qui se trame. Les gros plans se succèdent aux TRES gros plans – les yeux des acteurs – donnant un surcroît de rythme à la narration.

 

Bien sûr ce film américain traite de la rédemption. C’est d’ailleurs sa seule raison d’être. Nous assistons à la renaissance d’Owen, favorisée par la présence de Mary, véritable figure christique, qui donnera sa vie pour son rachat.

Et cette fin tragique tranche complètement avec les fins heureuses qui étaient plus le lot des productions contemporaines à ce film.

 

Et si des gens pensent encore que les films de gangsters ont éclos au début des années 1930s – Scarface, Public Enemy… – je leur conseille de toute urgence de se précipiter sur ce film (1) : une quinzaine d’années plus tôt, la violence des gangs était déjà présente au cinéma. Et cette violence ne se traduit pas par des bagarres, mais elle peut aussi se conclure par la mort d’un ou plusieurs des protagonistes, le sang s’échappant de la bouche de l’un d’entre eux, durement, crument. On trouve ici un souci de réalisme qui, allié à la portée symbolique, donne une actualité au film et touche en plein cœur les spectateurs : il y a vraiment de quoi décourager les vocations criminelles.

 

 

(1) Malheureusement, si le film nous est parvenu, il n’empêche pas certaines parties d’être très abîmées ne nous permettant pas de bien distinguer ce qu’il s’y passe. Fort heureusement, cela n’arrive pas trop souvent.

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