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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Peter Weir, #Comédie
The Truman Show (Peter Weir, 1998)

 

« Et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre… » (Apocalypse, 6 :13)

Ca commence par une étoile qui tombe dans la rue. C’était Sirius.

Mais pour Truman (Jim Carrey), c’est le début de ce qui sera la Révélation (en Grec apokálupsis).

Truman va avoir trente ans. Il travaille dans les assurances, est mariée à Méryl (Laura Linney), une infirmière et son meilleur ami – Marlon (Noah Emmerich) – amène toujours des bières quand il vient le voir.

Sauf que Truman ne sait pas qu’il est la vedette d’une émission de (fausse) télé-réalité. Alors, quand un projecteur marqué « Sirius » tombe de nulle part, il a de quoi se poser des questions.

 

Et Truman ne va cesser de s’en poser, en observant le monde (fabriqué) qui l’entoure.

Et son étonnement va grandissant, pendant que nous découvrons progressivement l’univers créé pour ce jeune adulte.

Alors on s’amuse des artifices déployés pour guider cet homme. On se réjouit des impromptus qu’il crée, mais on espère aussi. On espère qu’il va découvrir la vérité.

Dans le même temps, on aperçoit des téléspectateurs qui suivent avec grand intérêt l’évolution de Truman. Ce programme est devenu le centre de leur vie. Ils veulent se repaître de cette vie par procuration.

Il y a une jubilation lors de chaque nouvelle vision : connaissant les ficelles du scénario, on s’amuse des subterfuges utilisés ou des solutions improvisées face aux réactions de Truman.

 

Nous sommes à la frontière entre Frankenstein et 1984.

  • Frankenstein :

Truman est la créature de Christof (Ed Harris). Harris est un autre Prométhée moderne. C’est lui qui l’a façonné, élaborant un scénario dans lequel il évolue depuis près de trente ans. S’il n’a pas créé la vie, il a dirigé unilatéralement le destin de Truman. Mais au-delà du créateur, il est un artiste, et « Christof» est son nom d’artiste, sa signature. Il est coiffé d’un béret comme en ont souvent les peintres représentés.

Il est le démiurge de cette émission, créant en plus les dialogues soufflés aux acteurs en fonction des situations. Mais s’il a créé cet homme, qu’il est dieu, il peut aussi bien devenir destructeur, Truman n’étant plus humain, mais un objet (d’art ?) que son créateur peut éliminer s’il ne correspond plus à son idée originelle.

  • 1984 :

On pourrait plutôt parler d’anti-1984, car ici, ce n’est pas Big Brother qui vous regarde, mais vous qui regardez Big Brother. Mais si dans le roman d’Orwell, chaque individu se sait épié, ici, Truman est totalement inconscient de ce qui lui arrive. A l’instar des occupants de la caverne de Platon, Truman reconnaît le monde dans lequel il est comme la réalité.

Nous sommes dans le stade ultime du totalitarisme : un monde créé selon les critères d’une personne pour des gens qui n’auront connu que ce monde. Et Truman est heureux. Et comment ne pourrait-il l’être : tout tourne autour de sa personne. Et Christof (Ed Harris), en bon dictateur se défend en disant que c’est pour son bien.

 

Mais l’essence même de l’homme, cette conscience, ce libre arbitre l’emporte tout de même. Finalement, Truman saute dans l’inconnu, c’est sa deuxième naissance, la vraie. Celle qui amènera une vie basée sur ses propres choix.

Enfin, ce qui est réconfortant dans le propos du film, c’est qu’une fois l’émission sabordée, les gens retournent à leur vraie vie, et surtout, se réjouissent de l’heureuse fin de ce destin, alors que leur raison de vivre pendant toutes ces années vient de disparaître.

 

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