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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Tod Browning, #Lon Chaney, #Muet, #Drame

Au cirque Zanzi, deux grandes vedettes : Malabar (Norman Kerry) et Alonzo (l’immense Lon Chaney).

Malabar, comme son nom l’indique, c’est l’homme fort du cirque : il soulève des haltères phénoménaux, tord les barres de fer, bref, un vrai malabar !

Alonzo, c’est un manchot. Mais pourtant, il est adroit : il sait tirer à la carabine, lancer des couteaux, jouer de la guitare, fumer et boire… Avec ses pieds !

Entre eux deux, Nanon (Joan Crawford), la fille de Zanzi, la partenaire d’Alonzo, l’élue du cœur de Malabar.

Sauf que… Nanon ne supporte pas d’être touchée. Alors évidemment, pour Malabar, c’est un gros problème. Pas pour Alonzo. Sauf que… Alonzo n’est pas manchot. C’est un criminel recherché. Signe distinctif : il possède un pouce double.

Autre problème : un soir, le directeur le surprend les bras libres. Alonzo le tue, sous les yeux de Nanon, lui révélant son pouce.

Septième collaboration entre Chaney et Browning, ce dernier nous emmène dans son milieu de prédilection : le cirque. Il s’agit encore d’un rôle de transformation pour Lon Chaney. Browning : le voilà manchot. Ne pouvant s’exprimer par gestes, il utilise son visage avec virtuosité. Pas de maquillage comme dans le Fantôme de l’Opéra, seulement son visage et son regard.

Et tous les sentiments sont là :

  • la sincérité quand il annonce à Nanon qu’il sera toujours là pour elle ;
  • la tristesse quand Nanon reproche aux hommes leurs mains ;
  • l’amour quand Nanon le prend dans ses bras ;
  • la jalousie quand Malabar s’approche de Nanon ;
  • la rouerie quand il encourage Malabar à prendre Nanon dans ses bras ;
  • la moquerie quand il propose au policier de prendre ses empreintes digitales ;
  • la joie quand elle lui annonce qu’ils vont se marier ;
  • le désespoir quand il comprend que Nanon ne va pas l’épouser lui ;

Mais c’est surtout la méchanceté sous toutes ses formes qui domine dans sers expressions. Il passe de l’aménité à la haine avec beaucoup de rapidité et de naturel, et inversement, afin de cacher ses véritables intentions.

Il était difficile pour Norman Kerry de rivaliser face à un tel monstre – dans tous les sens du terme (Lon Chaney était un monstre sacré du cinéma, et son personnage est un véritable monstre qui n’a rien de sacré) – mais il reste tout de même le gentil de l’histoire. Le beau gosse qui récupère la fille à la fin. Et quelle fille : rien de moins que Joan Crawford (22 ans), qui n’en était pas à ses débuts (seizième film).

Grande scène du film : quand Nanon apprend à Alonzo qu’ils vont se marier, la joie inonde le visage de Chaney, mais quand il prend conscience que « ils » signifie Malabar et elle, sa joie s’efface progressivement vers la haine, puis l’absurdité de la situation le fait éclater de rire, mais c’est un rire désespéré, comme Chaney savait en composer avec l’un de ses mille visages.

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