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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Tony Scott
Déjà-vu (Tony Scott, 2006)

Déjà vu : sensation d'avoir déjà été témoin ou d'avoir déjà vécu une situation présente, accompagnée d'une sensation d'irréalité, d'étrangeté.

 

Mardi Gras à New Orleans.

Les marins de la Navy en profitent pour retrouver leurs familles. Ensemble, ils prennent le ferry, comme d’habitude.

Sauf que cette fois, le ferry explose, faisant 543 victimes.

C’est un attentat sur lequel l’agent Doug Carlin (Denzel Washington) va enquêter avec Paul Pryzwarra (Val Kilmer), un homme du FBI à la tête d’une unité très spéciale.

 

Nous sommes à nouveau dans l’univers de Tony Scott, le petit frère de Ridley. Huit ans après Enemy of the State, nous replongeons dans le monde de la surveillance. Mais si le précédent film montrait un homme poursuivi par une équipe de surveillance dans un but avant tout maléfique, il se trouve qu’ici cette surveillance est à son avantage.

Mais surtout, elle est décalée dans le temps : ce que cette équipe voit, c’est ce qui s’est passé un peu plus de quatre jours avant l’instant de leur présent.

 

Cette rupture spatio-temporelle, pour une fois, sert largement les habitudes de Tony Scott quant aux prises de vue. Encore une fois, c’est un festival d’images rapides avec points de vue changeants sur un rythme toujours aussi saccadé.

Sauf que cette fois, c’est pertinent ! (1)

 

Mais le propos ici n’est pas de dénoncer comme ce fut le cas avant.

Ce qui nous intéresse ici, c’est l’utilisation du continuum espace-temps (voir Retour vers le Futur) dans la résolution d’une enquête de police.

Il n’est pas question tout de suite de machine à voyager dans le temps, mais en tout cas pas dans le sens où l’entend le « Doc » Emmett Brown.

Qu’importe, Tony Scott est très certainement à l’apogée de son talent et ce film est tout simplement bluffant.

 

Il y a dans ce film le même principe que pour L’Armée des 12 singes. En effet, nous assistons ici aussi à une scène cruciale pendant que se déroule le générique, mêlant images normales ou ralenties (du pur T. Scott) jusqu’à l’explosion d’une force et d’une esthétique spectaculaire : c’est une magnifique explosion qui n’est ternie que par le nombre de victimes (2) et surtout le contexte dans lequel fut tourné le film (3).

Cette première séquence – jusqu’à l’arrivée de Carlin qui entend sonner le  téléphone d’une victime – devait être le point central du film. Mais, et c’est là qu’est l’habileté du scénario, l’intervention de Carlin déplace le théâtre des recherches, sans en oublier l’objectif. Et au final, comme chez Gilliam, on a l’explication de cet élément troublant pour Carlin.

 

Le personnage central du film, Doug Carlin, est avant tout un type bien. Dès son apparition, nous nous plaçons de son côté : il semble sympa et a des remarques et des comportements qui vont dans ce sens. Il est très futé mais il est avant tout humain. On ne peut que le suivre dans cette enquête hors norme. C’est lui qui, en plus de sauver la situation, amène les spectateurs à comprendre ce qu’il se passe vraiment. On retrouve dans Carlin un peu de Robert Dean (Will Smith dans Enemy of the State) dans sa façon d’être. Tous les deux font rapidement la conquête du public, chacun dans sa partie.

Autre point commun entre les deux personnages : ont une histoire d’amour compliquée : dans le premier, Dean est aux prises à une femme qui l’aime, qu’il aime mais qu’il a tout de même trompée ! Alors qu’ici, cette histoire est on ne peut plus étrange : Carlin ressent une attirance pour cette femme qui est pourtant morte dans l’attentat.

Le voyage dans le temps devient alors indispensable s’il veut empêcher le terrible attentat ainsi que sauver la fille, deuxième variable de cette enquête.

 

Mais si Marty McFly détourne le cours du temps, il n’en va pas de même pour Carlin et ses collaborateurs : il peut au mieux changer l’ordre des événements, ou encore les circonstances. Mais malgré la première tentative, son partenaire est inéluctablement tué. On retrouve ici ce qui fera le sel du roman de Stephen King, 22-11-1963 (2011) : il n’est pas facile que ça, de changer le cours du temps, n’en déplaise à Doc !

 

Tony Scott, en plus de nous offrir un magnifique film a (enfin ?) trouvé son interprète : Denzel Washington. Le grand Denzel (6’3’’ = 1.91m) sera dans ses cinq derniers films, jusqu’à sa mort prématurée le 19 août 2012.

 

  1. C’est pertinent, mais c’est tout de même inquiétant pour les personnes concernées par la surveillance…
  2. Heureusement, nous sommes au cinéma !
  3. Ces « pseudo-victimes » s’ajoutent aux 1836 qui furent réellement tuées par une autre catastrophe qui, si elle est impressionnante, n’a rien de magnifique : l’ouragan Katrina (23-31 août 2005). L’ouragan a d’ailleurs presque compromis le tournage, mais heureusement le projet fut mené à terme.
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S
J'avais emprunté ce film à ma cousine. Bien que ce soit différent au genre d'intrigue à laquelle je suis habituée, au fur et à mesure que l'histoire évoluait, j'ai vraiment aimé regarder Déjà Vu.
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