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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Georges Lacombe, #Henri-Georges Clouzot, #Policier
Le Dernier des six (Georges Lacombe, 1941)

Six copains dans un meublé. Un soir, la fortune leur sourit. Enfin.

Alors ils partagent le pactole et se séparent. Rendez-vous dans cinq ans.

D&ans cinq ans, l'argent qui aura fructifié sera redistribué.

Sauf que cinq ans après, un mort, puis un autre, puis un autre...

Heureusement (pour les survivants), le commissaire Wens veille au grain.

 

 « Patient mais... » (vous y ajoutez ce que vous voulez)

L'une des sorties les plus célèbres du commissaire Wenceslas Voroboetchik (Pierre Fresnay), dit Wens.

Il faut dire que vivre avec Mila Malou (Suzy Delair) oblige à la patience. Parce que, si cette jeune femme n'influe pas sur l'intrigue, elle le fait sur son compagnon. Et sur le spectateur !

Quelle emm... !

C'est Georges Lacombe qui dirige, mais c'est bel et bien Clouzot qui adapte. Tout est prêt pour qu'il passe derrière la caméra : Wens, Mila, des cadavres qui tombent comme des mouches, et des petits gestes. Des doigts qu'on tapote sur les carreaux, des accord qu'on plaque sur un piano, des cartes qu'on bat sans cesse, une pipe qu'on tape sur un livre dans le but illusoire de la vider, une feuille de papier qu'on ne cesse de déchirer... L'impatience absolue.

Tous ces petits gestes qui font que ces acteurs sont avant tout des êtres humains. Parce que Clouzot est le cinéaste de l'humain. Et Lacombe est un véhicule habile pour amener les images du (futur) maître. On ne sent presque pas sa patte.

Mais comme tous les êtres humains, ils sont attirés par l'argent. Enfin, surtout un sur six... Celui qui héritera au final !

On pense à Agatha Christie et ses Dix petits Nègres, bien entendu, mais nous sommes dans un film qui n'a absolument rien d'anglais. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir le numéro de tireur d'élite de Lolita (Michèle Alfa) - une femme, ça change, non ? - pour en être sûr : parmi les cibles, beaucoup de jeunes femmes dénudées : pas de volonté esthétique. Juste des femmes (presque) nues.

 

L'année suivante, ce même Clouzot, avec Pierre Fresnay et Suzy Delair nous proposera une nouvelle adaptation de Steeman. Et en plus, Jean Tissier sera du voyage.

Mais cette fois-ci, les personnages auront un peu plus d'épaisseur, et l'intrigue un peu plus de surprise...

Et quand Mila déclarera à l'imprésario : « Et pourtant monsieur j'ai du talent. Ca ne sait pas encore, parce que je le retiens, je le renferme, pour pas qu'il s'échappe... », c'est l'impression que nous avons en regardant ce film !

 

Encore un an et Clouzot pourra enfin faire du Clouzot !

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