Browning à son apogée.
Les films de Tod Browning ont ceci de commun que leurs personnages ne sont pas normaux :
- Le Club des Trois : un ventriloque, un hercule et un nain ;
- Dracula : un vampire ;
- Les Poupées du diable : des personnages réduits ;
- L'Inconnu : un manchot à deux pouces (!!!!) ;
Lon Chaney venant de mourir, Browning passe au stade supérieur : au lieu d'avoir un acteur jouant un monstre, il en utilise des vrais. Et ils sont tous là.
Et attachants : « ce ne sont que des enfants » dit Mme Tetralini à propos des sœurs Têtes d'épingle, ou du nain Angelo (Rossito). Et c'est vrai qu'ils le sont, attachants : la femme sans bras qui boit une bière avec ses pieds et le torse vivant qui s'allume une cigarette ne peuvent pas laisser indifférent.
Et puis il y a Harry Earles (qui jouait dans Le Club des Trois, ici il est Hans, amoureux de la trapéziste, une grande) et son visage poupin. Mais qu’on ne s'y trompe pas, ce n'est pas un si gentil petit garçon que ça. Il sait être sérieux, voire méchant.
Et puis il y a les préparatifs de la poursuite et la poursuite elle-même. Tous les monstres sont là, et armés. Et en plus il y a de l'orage...
Et puis plus rien : seulement un tronc humain qui essaie de caqueter.
La censure est passée par là : Hercule (- devait être émasculé
Quant à Cleopatra (Olga Baclanova)…