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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Tod Browning, #Lionel Barrymore
Les Poupées du diable (The Devil-doll -Tod Browning, 1936)

Deux fugitifs dans les marais : Paul Lavond (Lionel Barrymore) et Marcel (Henry B. Walthall) se réfugient auprès de Malita (Rafaela Otiano), la femme de Marcel.
Depuis que son mari est en prison, elle poursuit son œuvre : réduire les êtres vivants à la taille de poupées, afin d'économiser les ressources.

Mais Lavond voit dans cette expérience une bonne occasion de se venger de ceux qui l'ont envoyé à l'ombre pendant ces dix-sept dernières années.

 

Tod Browning, dans son avant-dernier film continue son exploration de la difformité. Après le vampire et les phénomènes de foire, il s'intéresse à des êtres transformés par un esprit malade, celui de Marcel, aidé de sa femme. Cette femme est par ailleurs un magnifique monstre elle-même : elle boîte bas, aidée d'une béquille et a une coiffure qui n'est pas  sans rappeler celle de la Fiancée de Frankenstein : des cheveux noirs avec une mèche blanche...

Mais tout l'intérêt du film réside dans ces créatures de trente centimètres qui sont contrôlées par l'esprit de leur « créateur ».

Browning nous propose des scènes où se côtoient un décor normal avec des acteurs réduits, avec beaucoup d'habileté. Bien entendu, nous, spectateurs du XXIème siècle connaissons très bien le trucage, mais l'intérêt réside aussi dans la prouesse de mélanger les échelles des personnages. Et le résultat, même quatre-vingts ans après est toujours étonnant. On veut croire à cette histoire de vengeance pour la bonne cause avec cette histoire de modèles réduits conçus par un esprit brillant mais malade.

Dans ce film, aussi, Browning renoue avec de vieux souvenirs :

- Mme Madlelip, la couverture de Paul Lavond, est une déclinaison de Mrs O'Grady, interprétée par Lon Chaney (acteur fétiche s'il en fut !) dans Le Club des trois : une vieille femme qui sert de couverture pour des activités criminelles ;

- Lionel Barrymore est encore une fois à l'honneur, pour la quatrième fois (dont West of Zanzibar avec Lon Chaney) ;

- Henry B. Walthall, pour la troisième fois (dont The Road to Mandalay, avec le même Chaney...). Il est à noter que Walthall mourra un mois avant la sortie du film.

Bref, nous sommes en territoire connu et nous savourons. Mais Barrymore n'était Chaney et Lavond atteindra la rédemption qui fut longtemps refusée au maître de la transformation.

Malheureusement, les studios font de moins en moins confiance à Browning, et après un dernier film, il se retirera jusqu'à sa mort en 1962, d'un cancer du larynx, comme son acteur fétiche...


Non, cette histoire n'est pas réaliste. Mais puisque nous sommes au cinéma, et comme disait Tex Avery « tout est possible », alors laissons-nous entraîner dans cette histoire de vengeance et de rédemption avec l'un des monstres sacrés hollywoodiens : l'immense Lionel Barrymore, encore debout avant de finir sa carrière dans un fauteuil roulant.

Un acteur à redécouvrir absolument.

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