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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie, #Charles Chaplin
Charlot veut se marier (A jitney Elopement - Charles Chaplin, 1915)

Une jeune femme amoureuse (Edna Purviance).

Un père autoritaire (Ernest van Pelt).

Un comte (Leo White).

Un amoureux (Charles Chaplin).

Le père veut marier sa fille à un comte. La fille n'est absolument pas d'accord : elle aime un autre homme.

 

Alors que le titre original annonce une fuite en voiture, le titre français - encore une fois un tantinet décalé, quand il s'agit de la période muette comique américaine - réduit l'intrigue à un souhait matrimonial. Mais de référence matrimoniale, il n'est fait référence qu'au début, rapport à la décision du père d'Edna au sujet de sa fille. Quand le jeune homme (ce n'est pas encore un vagabond) intervient dans l'intrigue, c'est surtout pour sauver la jeune femme d'une union contre son gré, sauvetage qui finira en poursuite motorisée, d'où le titre original.

Mais revenons à nos moutons. Le film est divisé en trois partie assez distinctes : un déjeuner, une promenade au par et une poursuite en voiture.

Alors que les deux premières parties sont l'occasion d'une série de gags, la troisième, même si elle n'est pas sérieuse, tranche (un peu trop) avec le rythme du reste du film.

En effet, le jeune amoureux, prenant la place du comte pour sauver sa belle nous amène un repas - la nourriture est très importante chez Chaplin - complètement loufoque. Le jeune homme essayant de se faire passer pour un comte alors qu'il n'a que peu de manières est très réussi. Les postures et gestes utilisés lors du repas se retrouveront dans nombre de longs métrages en rapport avec la nourriture. Mais on peut tout de même se demander ce qu'Edna a bien pu trouver à un tel pignouf : il éructe, ne sait pas se servir de couverts, s'essuie avec ses gants (pas très propres, d'ailleurs). Mais passons.

Dans la deuxième partie, le jeune homme ayant été confondu par l'apparition du véritable comte nous amène au parc où ce dernier a emmené sa future et son beau-père. C'est l'occasion d'une série d'acrobaties autour d'une branche d'arbre, avec apparition de policiers tout droit sortis des studios de Mack Sennett, étant donnée leur stupidité évidente.

Puis c'est la dernière partie, celle de la poursuite en voiture. Et je dois l'avouer : c'est là que le bât blesse. Si Chaplin est un comique extraordinaire, il n'est pas très habile à filmer ce genre de poursuite. Bien sûr, cette partie est émaillée de gags. Mais elle n'a pas la force d'autres comiques qui s'essaieront à ce genre (Harold Lloyd, pour ne citer que lui). Dommage.

Quoi qu'il en soit, on s'amuse beaucoup à regarder les conséquences de cette usurpation d'identité, tout en sachant pertinemment que le coupable sera démasqué. Chaplin a conservé sa même équipe d'acteurs pour un exercice qui, s'il évolue doucement, reste très bien exécuté.

Ce personnage, s'il n'est certainement pas comte, n'est pas un vagabond. Il est habillé proprement et se donne une certaine prestance, voire une prestance certaine. Mais surtout, il amuse Edna, ce qui suffit à lui conférer un succès incontestable, base de ce film comme de bien d'autres.

Mais comme toujours avec la belle Edna Purviance, il n'est pas question de l'embrasser sur la bouche. Alors Chaplin, sans altérer la fin « heureuse » pour les deux amoureux, trouve une nouvelle échappatoire...

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