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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Bill Condon, #Fantastique
La Belle et la Bête (Beauty and the Beast - Bill Condon, 2017)

Au commencement était le dessin animé (1) produit par les mêmes studios Disney qui nous proposent ici une sorte de mise à jour numérique.

Et ça tombe bien parce que le dessin animé ne m’avait pas vraiment convaincu.

Non pas pour son traitement de l’histoire – au cinéma, on n’est pas dans une bibliothèque, n’est-ce pas mon cher professeur Allen John ? – et surtout Belle était des plus commune, à nous faire douter de la sincérité des sentiments de Gaston à son égard.

 

De ce côté-là, pas de problème : Emma « Hermione » Watson est une magnifique Belle. A ses côtés – ou dois-je plutôt en face d’elle – on trouve Luke Evans qui interprète un Gaston des plus puants, véritable méchant de l’histoire.

La Bête (Dan Stevens), elle, est presque trop belle. C’est une des limites du numérique : les affreux ne le sont presque plus, tellement c’est bien fait.

Et puis il y a les objets : dans le dessin animé, ils m’avaient paru fort pénibles et je redoutais un peu cette personnification à outrance qui voyait une pendule et un chandelier  ne lamenter de la situation.

Alors si on n’y échappe pas cette fois-ci encore, on doit tout de même avouer que c’est autrement plus beau à voir.

Quant aux chansons, elles sont celles du dessin animé, remise au goût du jour pour les besoins du film.

 

Ajoutez à tout cela une pléiade de noms – Ewan « Obi-wan » McGregor, Ian « Gandalf » McKellen ou encore Emma « Sybil » Thompson – et vous avez un film à budget mais surtout grand spectacle des plus réjouissants.

C’est un festival d'images et de couleurs, avec d’un côté le village de la Belle qui regorge de teintes plus chamarrées les unes que les autres, à l’opposé du domaine de la Bête, immobilisée dans un désert éternel, gardé par de féroces loups blancs.

Et l’arrivée de Belle dans ce royaume hivernal est la lueur dans la nuit qui va faire revivre ce château sombre, l’Elue que tous attendaient, sauf bien sûr la Bête qui ne croyait plus en rien.

 

Les décors – numériques certes, mais il a bien fallu tout de même les concevoir – sont de toute beauté, l’opposition hiver/printemps amenant un élément féérique indispensable à une telle intrigue – surtout, encore une fois, à cause des objets qui parlent – et surtout les tourbillons créés par une caméra qui tourne sur elle-même ne font pas qu’étourdir la Belle : parfois, le spectateur lui-même ne sait plus où donner de la tête.

 

Et puis il y a le détail qu’on n’attendait pas d’un film des studios Disney. Si beaucoup d’encre a coulé à propos du personnage de LeFou (Josh Gad, toujours aussi souriant et réjouissant) et son ambigüité sexuelle (2), c’est plus vers un des sbires de Gaston qu’il faut chercher : les trois hommes de main de cet infâme personnage sont attaqués par Madame Garderobe (Audra McDonald) et se retrouvent habillés en femmes après le déferlement de tissus qui les assaillent : si les deux premiers semblent profondément outrés – robes de soirée + visage et perruques poudrés avec en prime une mouche – le troisième adresse alors un magnifique sourire à Garderobe, visiblement ravi de ce changement. Alors pas étonnant qu’il se retrouve en face de LeFou pour la séquence de fin…

 

La Belle et la Bête – version 2.0 – est au final un film attachant qui emporte progressivement le spectateur dans ce monde féérique, lui rappelant, pour les plus grands, qu’il fut un enfant qui a cru à toute cette magie (3).

Et un film qui est censuré par des systèmes autocratiques ne peut pas être complètement mauvais !

PS : Outre la référence (inévitable ?) à Cocteau (cherchez-la), on retrouve quelques clins d’œil, comme les chorégraphies vues du dessus qui ne sont pas sans rappeler celles de Busby Berkeley, ou encore une référence évidente à King Kong quand la Bête essaie d’échapper par les toits aux tirs meurtriers de Gaston…

 

PPS : J’espère que vous avez compris pourquoi la tasse était ébréchée…

 

  1. En réalité c’est plutôt le conte de Mme Leprince de Beaumont.
  2. Et oui, on parle (enfin) de sexe chez Disney !
  3. Emma Watson raconte qu’elle ressentit les émotions de quand elle avait 6 ans.
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