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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Western, #Michael Winner
Les Collines de la terreur (Chato's Land - Michael Winner, 1972)

Ces collines, c’est le Pays de Chato (1). Chato (Charles Bronson) est un métisse, moitié blanc, moitié apache. Et c’est dans ce coin reculé et aride que vase passer la majeure partie du film.

Et tout ça à cause d’un shérif raciste (Roland Brand) : Chato voulait juste boire un whisky, mais ce shérif refusait qu’on serve les gens de couleur. Et alors qu’il dégainait pour tuer ce « métis », Chato a été plus rapide.

Seulement voilà, tuer un shérif est mal vu, surtout quand on est un Indien. Et la justice des Blancs s’arrête à la couleur de la peau. Alors les « braves » habitants du coin (Nouveau-Mexique, dans le Sud, quoi) vont organiser une chasse à l’homme qui va les amener dans le territoire qui donne son nom au film.

 

Le western n’en finit pas de mourir et de ressusciter… Enfin, pas mourir mais plus ou moins décliner. C’est encore le cas ici puisqu’on peut facilement le classer dans ces westerns crépusculaires qui ont fleuri à la suite de la trilogie de l’Homme sans nom (merci monsieur Leone).

Ici, pas de cow-boys très reluisants, tous ont des choses à se reprocher dans cette chasse à l’homme où ils vont rapidement devenir le gibier. Mais tous se rejoignent sur un point : tuer l’Indien. Depuis la fin de la Guerre Civile (1861-1865), ces hommes qui font partie du camp perdant ressassent leur défaite. Et une fois les blessures pansées (certainement pas guéries), ils sont allés tuer les Indiens. Au nom, bien sûr, de la « Civilisation ».

Alors maintenant que les guerres indiennes ne les concernent plus, ils ont tendance à s’ennuyer et un Apache à pendre, ça remet tout le monde en selle (c’est le cas de le dire).

Même Quincey Whitmore (Jack Palance), qui était capitaine pendant la guerre a revêtu son vieil uniforme pour l’occasion.

Bref, ce sont tous des nostalgiques de la Guerre perdue et qui ne sont plus tous très jeunes. Beaucoup d’entre eux grisonnent (les moustaches de Jack Palance, par exemple) et c’est Jubal Hooker (Simon Oakland) qui l’exprime le mieux : avant et après la Guerre, il n’y avait rien.

 

En face, on trouve un Charles Bronson taciturne dans ce rôle d’Indien. Il ne parle pas beaucoup mais agit et va éliminer ces cafards l’un après l’autre, implacablement. Mais s’il tient le haut de l’affiche, ce n’est pas lui qu’on voit le plus ! En effet, Michael Winner s’attache à cette bande de nostalgiques qui légitime son action par la haine de l’Indien. Alors que les chasses à l’homme habituelles ne laissent pas beaucoup de personnages se distinguer, ici, on a le temps de caractériser tous ces hommes, de par leur haine mais aussi de par leurs positions. Et c »e n’est pas l’unité habituelle puisqu’on y trouve des frictions voire des désaccords qui vont précipiter la fin de ces hommes : certains ont compris qu’ils n’en reviendraient pas, mais l’impact du groupe (ou les menaces du revolver) les oblige à rester.

 

Bien entendu, on retrouve aussi quelques canons du western, comme les grands paysages, l’opposition Indien/cow-boys, ou la nature sauvage, et aussi le campement autour du feu. Mais il n’y a pas cette bonhomie habituelle qui fut de mise deux décennies plus tôt. Tout le monde est tendu, plus ou moins rongé par un dernier morceau de leur conscience : ils savent malgré tout que ce qu’ils font n’est pas juste. Et Winner nous l’a annoncé dès le début de la poursuite quand ils approchent Ezra Meade (Peter Dyneley) pour l’emmener avec eux : ses arguments (en plus de sa carabine) sont les plus sensés que nous entendrons chez les Blancs, parce qu’il considère que le shérif l’a bien mérité. En effet, toute cette meute assoiffée de sang s’est arrêtée à l’annonce de la mort du représentant de la Loi. Aucun d’entre eux n’a cherché avant tout à savoir pourquoi l’Indien l’avait tué.

Pas étonnant alors d’avoir une telle fin.

 

PS : oui, il y a une sorte de duel final qui voit s’affronter Chato et le dernier survivant de la meute. Et comme le western a changé, ce n’est plus le Blanc qui l’emporte…

 

  1. Le titre original
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