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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Drame, #Ernst Lubitsch
Les Yeux de la momie (Die Augen der Mumie Ma - Ernst Lubitsch, 1918)

Le Caire, 191…

Les riches Européens visitent les hauts lieux somptueux des pharaons. Un site parmi eux intrigue particulièrement : la tombe de la reine Ma. On dit que les yeux de la momie sont vivants : un homme en est revenu la raison irrémédiablement détraquée.

Le jeune artiste Albert Wendland (Harry Liedtke) se rend sur place et découvre la supercherie: c’est l’infâme Radu (Emil Jannings) qui exploite la jeune femme Ma (Pola Negri), la faisant passer pour une momie.

Wendland délivre la jeune femme et l’emmène en Europe. Radu, moribond, est secouru par le prince Hohenfels (Max Laurence), et le prend à son service, en Europe lui aussi. Dans la même ville que Wendland.

Mais Radu a juré qu’il tuerait Ma qui l’a trahi.

 

Rendez-vous compte : Lubitsch, Jannings & Negri sur une même affiche. Sauf que Lubitsch n’est pas encore Lubitsch (1), bien que Jannings est déjà celui que nous apprécions, même s’il a une certaine tendance (voire une tendance certaine) à en faire un peu trop. Mais on ne peut pas lui en vouloir, on concevait le cinéma un peu comme ça à l’époque.

Autre signe des temps : la part exotique de l’intrigue qui se passe en Egypte. Une Egypte de studio, cela va sans dire.

 

Certes, ce n’est pas du grand Lubitsch qui nous est proposé ici, et si Jannings est déjà un méchant patenté et formidable, on ne peut que voir les défauts de cette production : le maquillage noir (2) de Jannings s’arrête aux bord des épaules et aux poignets, révélant ses jambes blanches ; la dague de ce même Radu est frappée d’ubiquité…

Et je ne parle pas d’Osiris !

 

Mais malgré tout, on a plaisir à regarder cette histoire aussi noire que l’âme de Radu, même si elle ne se termine pas comme on aurait pu le croire : Lubitsch n’a pas encore été appelé à Hollywood, ni Jannings d’ailleurs. Mais le potentiel est là chez ces deux grands, et ce malgré le bricolage ambiant. Surtout que le titre (qui lui n’a pas été bricolé à la traduction) nous promettait une intrigue plus mystérieuse voire d’épouvante…

Mais non.

Il faudra attendre Karl Freund (encore un Allemand) pour savourer toute la dimension maléfique de la momie.

 

  1. Ce prince de la comédie que nous connaissons aussi pour sa fameuse « touche » (« the Lubitsch touch »).
  2. Radu est un personnage noir au propre comme au figuré
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